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samedi 19 juin 2010

Mes nouveaux idoles


Tuktuk et motorbike. Deux mots qui résonnent, voire bourdonnent, dans les oreilles des touristes visitant l'Asie du sud-est. Vietnam, Laos, Cambodge, dès que vous mettez les pieds sur le trottoir, vous êtes assailli de toutes part de bruyants tuktuk, motorbike. Impossible d'y échapper.

Vous avez beau analyser le trottoir et essayer de trouver un chemin libre, vous vous ferez rattraper avec maximum 12 secondes. C'est comme si vous étiez au milieu de leur ruche. Le chemin est clair sur la droite, vite, on se dépêche... paf, vous êtes assailli sur la gauche. C'est tout juste s'ils ne descendent pas du ciel à la Spiderman pour vous demander d'embarquer dans leur véhicule.

Il y a quelques semaines, je vous avais parlé de l'hyper sollicitation dans les rues de Hanoi. En fait, c'était avant que je ne mette les pieds à Phnom Penh. Dans la capitale cambodgienne, il faut doubler la mise. Vous vous faites arrêter 125 fois dans une journée à Hanoi, à Phnom Penh, comptez un bon 250 fois.

Mais si on peut établir une comparaison au niveau de l'omniprésence de la sollicitation, on ne peut en établir une quant à l'attitude des dits chauffeurs.

Arrêtez tout début, c'est inutile, C'EST TERMINÉ! La médaille d'or revient aux chauffeurs cambodgiens. Ce sont ceuze-là les meilleurs. Leur attitude, leur bonne humeur, leur sourire contagieux (ce peuple est tout simplement extraordinaire et les mots Cambodgiens et sourire, bonne humeur et sens de l'humour risquent de revenir souvent dans mes prochains billets sur ce pays) en font les chauffeurs de tuktuk les plus adorables qui soit.

Personnellement, je ne suis pas très tuktuk, préférant de loin le vélo. De un, c'est plus économique. De deux, ça me garde en forme. De trois, c'est moins polluant. Facile de perdre patience et pas facile de toujours garder le sourire quand vous avez cinq personnes qui vous crient tuktuk en même temps.

Un bon truc pour garder le sourire est l'humour quand vous répondez au chauffeur. Et c'est là que les Cambodgiens torchent la compétition à plate couture.

J'ai essayé la blague autant comme autant au Vietnam et au Laos, sans trop de succès... en fait, sans aucun succès.

- Tuktuk, my friend?
- No sir thank you. I don't tuktuk. I walk walk and I bike bike. If I tuktuk, I become fat like big fat Americans.

Au Vietnam et au Laos, la blague ma valait à coup sûr une face d'envie de chier de la part du chauffeur. Il est où votre sens de l'humour, les mecs?

Parce que quand je fais la même blague ici, les éclats de rire sont instantanés. Quelques chauffeurs ont même enchaîné leur rire en se prenant la débaine à deux mains et en me disant : "yes, like me!" Wow, définitivement pas sur la même planète.

Neuf fois sur diz, la petite blague ayant brisé la glace, il se produit un phénomène vraiment étrange... paraît qu'ils appellent ça le contact humain... le chauffeur de tuktuk commence à parler avec moi.

Bien que je vienne de lui annoncer que je ne veux pas lui donner mon argent en retour de ses services, le chauffeur entreprend la dicussion. Et comme nous sommes en pleine Coupe du monde, ça jase souvent soccer. D'autres chauffeurs se joignent à la dicussion et le tout peut facilement durer cinq minutes.

Wow, des êtres humains qui se parlent tout simplement pour le plaisir de parler, d'échanger, d'en apprendre un peu sur l'autre. L'aspect argent et vente est évacué. On ne parle plus d'un chauffeur qui discute avec un touriste. On parle de deux personnes qui échangent tout simplement.

Et le tout se termine le plus souvent qu'autrement par une sincère poignée de mains et un énième sourire chaleureux.

Au Vietnam et au Laos, surtout au Vietnam, pays où je me suis plus senti comme un portefeuille que comme un être humain pendant un mois, 90% des discussions avec les chauffeurs se résument à ceci...

- Motobike, my friend?
- Réponse sur le gras et les Américains...
... Face d'envie de chier du chauffeur...
- Motobike, my friend?
- No thank you.
- Motobike, my friend?
- No thank you.
- Motobike, my friend?
- No, I'm good thanks
- Motobike, my friend?
- No I prefer to walk
- Motobike, my friend?
- No I think I can handle walking three blocks
- Motobike, my friend?
- ...
- Motobike, my friend?
- Motobike, my friend?

Sérieux, dude, quelles sont les probabilités que je te dise oui et que je change mon fusil d'épaule après que je t'aie dit non neuf fois en 20 secondes? Ma main au feu que ton cours de marketing et de service à la clientèle au CÉGEP, tu l'as coulé solide...

Définitivement pas sur la même planète. Et définitivement beaucoup de croûtes à manger avant d'arriver à la cheville de vos collègues cambodgiens, mes nouveaux idoles.

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