Ça y est, Sven la bédaine reprend du service. Cette fois, il trimbale son sac à dos du côté du Brésil, à Rio de Janeiro, la ville qui fait tant baver avec son rythme, ses montagnes et ses kilomètres de plage, pour être plus précis. De retour en Amérique du sud pour une période indéterminée... que de péripéties en perspectives...
vendredi 11 juin 2010
Des dents, partout des dents, tout le temps des dents
La vie vous envoie parfois de drôles de signes. Certains sont faciles à comprendre et certains deviennent parfois de véritables mystères.
Le dernier signe que la vie m'envoie entre tout à fait dans la deuxième catégorie. J'ai beau en chercher la signification, mais les réponses viennent aussi vite qu'un escargot sur le prozac. Impossible à interpréter.
Appel à tous, donc Peut-être serez-vous en mesure de m'aider, qui sait. Je l'espère parce que je commence à manquer d'idées. Vous verrez, l'équation n'est pas la moindre.
Savez-vous comment interpréter une surabondance de dents? Je le concède, c'est un peu étrange comme statement. Mais laissez-moi vous expliquer comment ma dernière semaine au Laos a été marquée par une succession d'épisodes impliquant des dents.
Round 1: J'entre dans un commerce pour m'acheter une bouteille d'eau. Déshydraté, je fonce vers le frigo, j'ouvre la porte, mais au moment où je tente de m'emparer de la bouteille, la femme qui travaille dans le commerce m'en empêche, me prend le bras et le dirige vers une cannette de Sprite.
Voyant que mes options sont limitées et que la femme a l'air un peu "retard", le seul son sortant de sa bouche ressemblant plus à un "hehummha" qu'à du laotien, j'obtempère et prend la cannette de Sprite. Mon dernier geste déclencha une explosion de joie chez la dame puisqu'elle me répondit avec le plus beau sourire: cinq dents dans la bouche, trois en haut, deux en bas... et les cinq bien croches.
Le choc initial passé, je paie ma boisson... ce qui redéclenche une autre explosion, encore plus grosse que la précédente. La femme aux oreilles décollées me serre dans ses bras. L'intense étreinte dure deux minutes (je suis conscient que je suis un solide sex-symbol, mais il appert madame que votre réaction est un tantinet prématurée! Un peu de retenue, diantre!) Pendant le fameux deux minutes, la femme me flatte également les bras, me sort l'éventail complet de ses "hehummha" et m'offre la gamme complète de son sourire en notes de piano.
Round 2: Deux jours plus tard, j'embarque dans un autobus direction sud. Comme le veut la coutume quand vous embarquez dans un autobus au milieu du parcours, il n'y a aucun banc libre, et vous devez vous asseoir à quelque part dans l'allée. Cette journée-là, j'ai eu la chance de ne pas atterrir sur une petite chaise de plastique, mais plutôt sur une énorme poche de riz. Cinq heures sans vraiment pouvoir bouger sur une poche de riz, ça endurcit le popotin et ça fait travailler l'imagination... quoi faire pour passer le temps? Observer les gens autour de moi.
Encore une fois, comme si une force quelconque avait voulu que je m'asseoie à cet endroit, j'ai eu la chance de tomber à coté du phénomène assis à ma gauche. Sa particularité: être le king du cure-dents. Je ne sais pas si le type se préparait à une compétition du plus infatiguable cureur de dents, un fait demeure: le type s'est curé les dents pendant 24 minutes! Oui, 24 minutes. Et 7 cure-dents pour passer, repasser et rerepasser de haut en bas, de bas en haut, de gauche à droite et de droite à gauche. Fascinant!
Round 3: Trois jours plus tard, je me retrouve sur l'île de Don Khong, près de la frontière du Cambodge. Alors que je lis un peu sur ma prochaine destination, des centaines de villageois défilent dans la rue, certains en habits traditionnels, certains jouant d'un instrument de musique, certains dansant sur des chars allégoriques. Je m'approche de l'action. Une femme en habit traditionnel fonce vers moi. Elle a manifestement bu un peu trop de laolao (whisky de riz), ce qui explique probablement pourquoi elle emprisonne mon visage avec ses deux mains.
À l'instar de la femme du dépanneur, elle meugle un truc incompréhensible qui ne ressemble en rien à du laotien. Mais ses paroles ressemblent plus à des "hoytopamoyfoceque" qu'à des "hehummha". Son cri m'avait surpris, mais pas autant que l'intérieur de sa bouche: une opaque et épaisse couche à mi-chemin entre le violet ultra-foncé et le gris fumée de pneus en train de brûler couvrait son palais, sa langue, ses dents... un peu comme si elle avait bu 24 litres de slush "sang de truie fermenté". Hummm, ragoûtant!
Round 4: Dernier jour au Laos. Avant de prendre l'autobus pour le Cambodge, je m'arrête pour m'acheter une petite collation: un épi de maïs grillé... un pur délice. La dame responsable du BBQ me donne mon épi. Je paie, elle me sourit... encore une fois, un autre signe. Cette fois, la dame n'a pas de dents. Ironique, non, une femme qui vent des épis de maïs et qui n'a rien dans la bouche pour manger ses épis... chose certaine, elle ne risque pas de manger sa marge de profit.
Alors voilà, les faits sont exposés. Dents, par-dessus dents, par-dessus dents. Ne me dites pas que ce n'est que le fruit du hasard, tout ces gens et leurs dents. Alors. Ça veut dire quoi, toutes ces dents-là?
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