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mercredi 23 juin 2010

Tchou, tchou, tchou, le train le plus top au monde entre en gare


Vous voulez vivre l'expérience en train la plus unique qui soit?

Oubliez le Maglev à Shanghai. Oubliez les shinkansen au Japon. Oubliez le Transsibérien. Et oubliez le TGV entre Québec et Windsor (en fait, celui-là, vous pouvez l'oubliez mais pour des raisons différentes des trois autres... avec toute la capacité de nos vaillants politiciens à se brancher, le conflit israélo-palestinien sera réglé avant la première pelletée de terre à Québec).

Oups, je m'éloigne...

Non, pour l'expérience la plus pétée qui soit, pas besoin de toutes ces belles technologies de trains flottants. Juste besoin de se rendre du côté de Battambang, au Cambodge, pour essayer le norry: un train en bambou!

Le concept est aussi simple qu'ingénieux: une plate-forme en bambou de trois mètres de long par deux mètres de large, des essieux de type automobile montés en tandem de façon à permettre le déplacement vertical des roues et un moteur à essence à l'arrière de l'embarcation pour faire avancer le tout.

À pleine capacité, entre 12 et 15 personnes, le train défile à environ 15 km/h. Avec trois ou quatre passagers, on peut atteindre des pointes supérieures à 30 km/h.

J'ai eu la chance de tenter l'expérience avec un ingénieur en chemin de fer (sérieux, quelles étaient les probabilités que j'essaie un train en bambou au beau milieu du Cambodge avec un ingénieur en chemin de fer?... vous en avez rencontrés beaucoup, vous, des ingénieurs en chemin de fer?). La face qu'il a fait quand il a vu l'état des rails valait au moins un million de dollars.

Un parcours de slalom géant à l'infini. Mais aucun risque de déraillement, selon l'expert, puisque le train n'avance pas assez vite.

L'expert explique également que les énormes trous (les plus gros allant jusqu'à quatre à cinq pouces de long) à la jonction des bouts de rails et le fait que les bouts de rails ne sont pas tous vraiment au niveau ne rendent pas l'aventure plus dangereuse. T'as juste le cul qui tape assez solide sur le bambou chaque dix secondes. Dommage, me semble que ça aurait fait une histoire encore plus punchée :-(

Autre élément rendant l'aventure particulière: il n'y a qu'un rail pour l'aller et le retour. En d'autres mots, des trains allant en sens inverse et qui vont se rencontrer à un moment donné.

Encore une fois, aucun danger pour les deux trains allant en sens inverse d'entrer en collision. À moins que les conducteurs décident de faire un concours du plus gros "tchin" au monde.

C'est là que le génie derrière le train de bambou prend tout son sens. En l'espace d'environ 15 secondes, on enlève la plate-forme de bambou et les essieux des rails pour céder le passage à l'autre train. Et opération inverse pour remettre le train sur les rails.

Et pas besoin d'un 4 de 7 de roche, papier, ciseau pour déterminer quel train va céder le passage.

La règle est simple: les deux conducteurs baissent leur pantalon et celui qui a la plus petite graine doit déplacer son train!

Hahaha! Je vous ai bien eu... pas de mesurage de graine!

La priorité absolue va au train sur lequel on retrouve une moto. Ensuite, la priorité va au train avec le plus de passagers. Et qu'est-ce qui arrive quand les deux trains ont le même nombre de passagers? Et bien, les deux conducteurs baissent leur pantalon et ...

En fait, je ne pense pas qu'il y ait de règle précise. Dans notre cas, l'ingénieur, sa copine et moi avont crié aux autres de se tasser avant qu'ils le fassent. Donc, nous avons gagné.

Malheureusement, selon certaines rumeurs, le norry pourrait disparaître (dommage pour les nombreux locaux qui empruntent ce moyen de transport unique en son genre sur une base quotidienne) si le gouvernement décide d'aller de l'avant avec le projet d'amélioration du service ferroviaire entre Battambang et Phnom Pehn.

Et dans l'éventualité où le gouvernement cambodgien allait de l'avant avec ce projet, le gouvernement du Québec pourrait peut-être acheter les trains de bambou. Ç'est probablement le plus proche que nous serons jamais du TGV.

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