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lundi 26 juillet 2010

Les démons de la danse sont en moi


J'ai une confession à faire à tous ceux qui me connaissent très bien. Pendant longtemps, j'ai fait partie d'une secte. Je fais encore partie de cette secte, mais mon association avec ladite secte devrait prendre fin prochainement parce que j'ai péché. En fait, dès que le gourou de la secte lira ce qui suivra, je serai expulsé de la secte et mon droit de pratiquer sera révoqué.

Ceux qui me connaissent très bien savent à quel point je déteste danser. Ma confession est la suivante: si j'ai refusé autant comme autant de danser au cours des dernières années, c'est parce que je fais partie de la "Secte des ennemis de la danse".

Je sais que je ne suis pas supposé révéler les secrets de l'organisation. Mais comme je quitterai la secte sous peu parce que j'ai récupéré mon indépendansce spirituelle, je n'ai plus peur du gourou de la secte, Steeve-Garry Piché-Dubé junior. SGPDJR, pourchasse-moi si tu veux, je m'en fous; les secrets de ta secte, je les révèle au grand jour.

Attention, ça va faire mal. Depuis 1997, soit depuis mon arrivée dans la région métropolitaine de Montréal, je fais partie de la secte. Une fois par mois, nous nous rencontrons dans le sous-sol de Tommy-Davey Blackburn-Bérubé, à Chomedey, pour maudire cette culture de la danse. L'habit des membres de la secte est tout ce qui a de plus classique: un t-shirt de loup en coton ouaté, une froque de cuir Budweiser, des jeans verts avec de l'eau dans la cave et des loafers en suède brun achetés chez Pitt sur St-Hubert. Le but de la soirée est assez simple. On boit du "cream soda", on écoute du vieux Poison et on prie Ozzie en détruisant les VHS de "Bouge de là" de 1994. Malade comme ça fait sortir le méchant!

Mais 13 ans plus tard, j'ai réussi à me défaire du cercle de dépendance de la secte. Et c'est à Kuala Lumpur, plus particulièrement au Mumbai Se, que j'ai trouvé la lumière et ai réussi à mettre cette haine de la danse derrière moi. Et pour ça, je devrai remercier mes amis indiens pour le reste de mes jours.

Parce que grâce à mes amis indiens de Kuala Lumpur, j'ai découvert les boîtes de nuit punjabi. C'est quoi une boîte de nuit punjabi? C'est une boîte de nuit avec de la musique pop punjabi, c'taffaire!

Je vous entends déjà gueuler: "Heille, arrête de niaiser, tu as toujours détesté ça de la musique pop, fais nous pas "accrère" que tu aimes la musique pop punjabi, maudit menteur!"

Wo les moteurs, les amis. C'est vrai, je déteste la musique pop. De la musique pop et de la musique pop punjabi, ce n'est vraiment pas la même chose.

Vous connaissez la muralî, le vamsha, le bansuri, la tanpura, la sarode, la sarangi, le dilruba, la pakhawaj? Ce sont tous des instruments traditionnels de musique indienne. Mais même si ces instruments font partie d'une culture musicale millénaire et complexe, les probabilités que vous retrouviez une de ces sonorités dans une chanson pop indienne sont grandes...

Ajoutez quelques uns de ces instruments sur du tchikaboum, tchikaboum, tchikaboum de base de musique pop (même les percussions indiennes torchent du cul, rien à voir avec notre tchikaboum), épicez le tout est les envolées vocales uniques des chanteurs indiens et vous obtenez un rythme tout ce qui a de plus unique et original.

Voilà donc, pour l'explication musicale.

Mais la musique n'est qu'une partie de l'expérience de sortir dans une boîte de nuit punabi.

Une autre facette intéressante de sortir au Mumbai Se, c'est que les blancs ne connaissent pas l'endroit. Sortir au Mumbai Se, c'est être un groupe de cinq blancs dans un bar avec 300 Indiens. Et comme vous ressemblez à un beau dentier sous un black light, vous devenez automatiquement un aimant à Indiens.

Cinq minutes, c'est tout ce que ça prend pour vous faire des dizaines de nouveaux amis. Des nouveaux amis qui vous verseront dans la bouche la plus grosse gorgée de vodka jamais ingurgitée. Des amis qui vous voudront tous savoir pourquoi un blanc est venu dans un bar punjabi. Des amis qui voudront vous prendre en photo et se faire prendre en photo avec vous. Et surtout des amis qui voudront vous montrer les mouvements de la danse punjabi.

Parce que le bar a beau avoir des attraits, le plus grand de tous est le fait de monter sur le plancher de danse pour se brasser le popotin!

J'ai généralement l'air d'une grosse graine sur un plancher de danse. Mais pas au Mumbai Se. Parce que les Indiens ont compris une chose. Le corps sur un plancher de danse, c'est plus que deux pieds, deux jambes et un bassin. C'est tout ça plus deux bras, deux mains, deux épaules, une tête et encore deux bras et deux mains. Et surtout une bonne dose de n'importequoisme.

L'important ici est de bouger, bouger et bouger les bras, les mains, les épaules. Bien sûr, il a des mouvements de base: la tête pointée vers le ciel, les deux bras obliques dans les airs avec les épaules qui répètent un court mouvement vers le bas et l'arrière... un peu comme une laveuse qui tilt à la vitesse danse du bacon. Mais à part quelques mouvements de base, l'important est de créer ses propres mouvements, d'innover... ce qui donnera naissance à du très grand n'importe quoi, tellement n'importe quoi que vous peinerez à refaire le même mouvement dix minutes après.

Moulinette, mixette, bassinnette, pirouette, levrette, Georgette, alouette... vous êtes le seul maître à bord, le créateur de votre propre mise en scène. Rappel, l'important est de bouger, bouger et bouger le haut du corps... le bas suivra comme par magie.

Et surtout, il faut se laisser emporter par l'énergie débordante des amis indiens sur le plancher de danse. Les Indiens adorent danser (chaque film indien qui se respecte comporte au moins une chorégraphie de danse à 50 personnes qui dure 10 minutes). Pour eux, danser semble faire partie du quotidien et ils dansent pour le plaisir.

Sur le plancher de danse, c'est un peu déstabilisant parce que tout le monde danse avec tout le monde: les filles avec les filles, les filles avec les gars... et les gars avec les gars. C'est d'ailleurs en dansant avec des gars que j'ai appris les mouvements les plus hot. Parce que les gens ne semblent pas aller au Mumbai Se pour cruiser et repartir baiser avec le premier rencontré deux heures plus tard. Non, ils vont au bar pour le simple plaisir de danser. Et ça change toute l'expérience sur le plancher de danse.

Tu peux danser avec tes amis et commencer à danser subitement avec la fille tout juste à côté sans te faire péter une crise comme chez nous : "Gros dégueulasse, tu veux juste danser avec moi parce que tu veux fourrer après. Mange de la marde et ne m'approche pas. Tu veux faire de la peine à mes sentiments... mimimi mimimi mimimi". Au Mumbai Se, la fille va accepter de danser avec toi sans se poser de question. Elle va te dire oui parce qu'elle est là purement pour avoir du plaisir... tout comme toi. Et après, tu pourras danser avec l'autre fille à côté et l'autre fille à côté.

Le plaisir, pur et simple. Oui, c'est ce qui fait toute la différence dans l'expérience.

C'est décidé, je déménage en Inde. Non seulement, pour vivre la séparation d'avec la secte plus facilement, mais surtout pour laisser les démons de la danse indienne m'envahir encore et encore...

dimanche 25 juillet 2010

La zoune suprême


Hey, le jeune. Tu voudrais avoir une vie sexuelle bien remplie de jolies demoiselles et tu voudrais être l'amant parfait? Mais la vie ne t'a pas choyé côté membrane mâle...

Tous les problèmes de zoune de la terre, tu les as dans ton pantalon et tu es malheureux? Tu as une très petite zoune. Tu ne bandes pas. Et quand tu bandes, tu bandes mou. Et quand tu réussis à bander dur, tu viens après 30 secondes. Et bien, le jeune, j'ai la solution pour toi.

Grâce à la Bonne Nouvelle, tu peux maintenant te désiscrire de toutes les chaînes de courriel t'offrant une zoune plus longue et plus grosse. Grâce à la Bonne Nouvelle, tu peux arrêter ta thérapie visant à guérir tes éjaculations précoces avec le Doc Mailloux. Grâce à la Bonne Nouvelle, tu peux maintenant arrêter de dépenser des centaines de dollars pour acheter les fameuses petites pilules bleues et de mettre ta vie en danger parce que ce n'est pas recommandé pour la patate d'un jeune de prendre les fameuses petites pilules bleues.

La zoune parfaite et la vie rêvée... tout ça grâce à la Bonne Nouvelle!

Mais quel est ce produit miracle? D'autres pilules? Non, rien de chimique. La Bonne Nouvelle est tout ce qu'il y a de plus naturel. La Bonne Nouvelle, c'est trois ingrédients. 1- Des sangsues (probablement à la mixette). 2- De l'huile de tortue. 3- Des champignons. Mélangez le tout, laissez macérer pendant quelques semaines et vous obtenez une potion magique qui fera de votre zoune la zoune suprême.

Mais attention, ce produit n'est pas en vente sur Internet. Non, pour mettre la main sur la Bonne Nouvelle, suffit de vous rendre sur l'île de Bornéo et de tracer jusqu'au village de Serikin, à la frontière entre la Malaisie et l'Indonésie. Une fois sur place, difficile de manquer la Bonne Nouvelle. Cherchez les étals où les vendeurs vous interpellent avec des sangsues collées dans la face. Essayez de regarder autre chose que les sangsues dans la face des vendeurs et regardez sur la table. Vous verrez des dizaines de petites bouteilles d'environ 20 ml. Tanam! Vous avez devant vous la Bonne Nouvelle!

Mais comment utiliser la potion aux sangsues? Rien de plus facile. Lavez votre zoune avec de l'eau chaude pendant quelques secondes, essuyez votre zoune avec une serviette et massez votre zoune avec l'huile de sangsues! Et le tour est joué.

Grâce à l'huile de sangsues, vous aurez une zoune plus longue, plus grosse, plus forte pendant l'acte et surtout une zoune qui sera capable de lever et qui ne passera pas Go! après 30 secondes.

Toutefois, le dépliant n'indique pas combien de temps vous devez vous touchez la zoune avec l'huile de sangsue... Faut-il vider la bouteille pour avoir un résultat optimal? Faut-il appliquer l'huile de sangsue deux ou trois fois par jour? Faut-il appliquer l'huile de sangsue tout juste avant l'acte avec votre partenaire?

En passant, si oui, il faut se masser l'affaire avec l'huile de sangsues juste avant l'acte, nous vous conseillons fortement de ne pas dire à votre partenaire que vous venez de vous appliquer une bonne dose d'huile de sangsues sur l'affaire. Possible que votre partenaire vous bloque l'accès à la grotte magique.

Mais ce qui est certain, parce que c'est ÉCRIT sur le dépliant, c'est qu'il n'y a aucun effet secondaire.

Et en plus, c'est Halal!

jeudi 15 juillet 2010

Statues, scorpion et zapatos


Jeudi soir, 21:45, à l'intersection de Jalan Sultan Ismail et Jalan Bukit Bintang, l'une des intersections les plus achalandées du centre-ville de Kuala Lumpur, avec sa station de mono-rail, ses centres commerciaux et ses énormes affiches publicitaires.

Le lieu est l'endroit de prédilection des amuseurs de rue qui s'y réunissent soir après soir pour tenter d'impressionner les nombreux touristes et locaux passant par là.

Ce soir, les amuseurs ont des styles diamétralements opposés. Dans le coin rouge, les six frères péruviens aux guitares et aux flûtes de pan qui jouent en bas des marches du Métro Jean-Talon (ne les cherchez plus à Montréal, ils sont rendus en Asie). Dans le coin bleu, un emo en trans qui a un scorpion dans la main. Et dans un coin d'une autre couleur, débordant d'originalité, trois gars faisant la statue sur un ti-tabouret.

Quelle image vous vient en tête quand vous pensez à la statue sur un ti-tabouret? Au gars sur la Terrasse Dufferin ou sur Ste-Catherine au coin McGill College qui est habillé avec un costume or avec des brillants et des verres fumés noirs et qui ne bouge pas pendant une heure, right? Bon, ben, c'est la même maudite affaire. Sauf qu'au lieu d'en avoir juste un, il y a trois (un en or, un en rouge, un en vert)... trois sur le même coin de rue.

Dans la catégorie "on sait pas trop pourquoi on s'installe à trois sur le même coin de rue... on se dit que c'est une bonne idée d'être trois sur le même coin de rue parce que ça fait parce que ça fait plus punché, mais d'un autre côté c'est pas super winner de faire la même chose sur le même coin de rue parce qu'on va faire trois fois moins d'argent que si on était pas sur le même coin de rue, tsé genre l'autre coin de rue là-bas où il y a autant de monde et où il n'y a pas trois gars faisant la même chose", remettons leur directement la palme, ils la méritent d'emblée.

La foule autour des Péruviens est de l'emo au scorpion est assez hétérogène, beaucoup de Blancs, des Noirs, des Indiens, des Malais, etc. Mais on observe un phénomène assez étrange autour des monsieurs qui flashent. Pratiquement pas de Blancs, de Noirs, d'Indiens et de Malais. À 95%, la foule est composée de Chinois qui se font tous prendre en photos avec l'ami immobile avec les deux doigts du signe de peace bien dans les airs.

NDLR: à titre purement informatif, j'aimerais ici profiter de l'occasion pour souligner à mes amis chinois que depuis l'invention du signe de peace, probablement à quelque part au milieu des années '60, d'autres signes de doigts donnant d'aussi bons résultats sur pellicule ont été inventés. Amis chinois, allez, sautez dans le précipice sans fond de l'aventure extrême, spicez up votre vie avec 50 livres du zeste des citrons les plus surettes au monde, enfoncez-vous avec une machette dans le fin fond de la jungle amazonienne et dans les sentiers les moins battus sur terre pour tracer votre propre voie, osez les folies les plus subversives. Allez-y à un doigt, à trois doigts, avec pas de doigt, avec les deux bras. Mais, je vous en conjure, halte à l'opération "mouton pas d'originalité, on fait tous la même maudite affaire sur nos photos depuis 10 ans". Innovez, bondance!

Donc, pendant que les Chinois jouent au jeu du manque d'originalité avec les hommes immobiles au manque d'originalité tout aussi flagrant, les Péruviens, eux, sont en feu. Je ne sais pas combien la ville de Kuala Lumpur a payé le Métro Jean-Talon pour mettre la main sur ces convoités joueurs autonomes, mais elle a probablement mis le paquet pour mettre la main sur le groupe Carlos, Conception, Gerardo, Mateo, Hector hermanos carnales y zapatos. Quel spectacle enivrant. Des rythmes endiablés, des flûtes de pan qui se font aller de travers à la vitesse de l'éclair, des chansons originales mais aussi des reprises célèbres telles que La Bamba! Personnellement, j'aurais bien aimé entendre la version Hermanos carnales y zapatos de Riders on the storm, mais bon, faut quand même pas trop en demander.

Et comme si le spectacle n'était déjà pas assez excellent comme ça, les hermanos ont pu compter sur l'appui de taille d'un invité surprise pour quelques chansons... ok, n'allez quand même pas vous imaginer que Bono est venu gratter le ukulélé, mais une surprise quand même. Arrivé de nulle part, un Indien aveugle est venu s'immiscer entre Carlos et Hector et s'est mis à danser comme un diable dans l'eau bénite. Un mélange de gigue, de danse punjabi, de mouvements à la Michael Jackson et de gars qui prépare de la pâte à pizza. Indescriptible, vraiment! Personnes portant un pacemaker s'abstenir, cette démonstration artistique inusitée ayant plutôt l'effet d'un stroboscope.

Un stroboscope et un boomerang. Puisqu'après environ 15 minutes, notre ami punjabi est reparti dans la même direction qu'il était arrivé, un peu à la Rain Man la tête dans les airs, disparaissant sans dire bonjour aux frères Z. Un boomerang qui avait attiré plusieurs touristes généreux du porte-monnaie, au grand plaisir des frères Z, riches sans avoir à partager avec leur collègue dansant.

Derrière les musiciens et les statues se tenait l'emo au scorpion. Par définition stylistique, le mec a l'air d'un personnage sorti des ténèbres. Habillé en noir, des bottes Marylin Manson aux multiples studs, d'énormes bagues en métal de devil, des tatoos sur les bras, visage blanc lait avec... tanam... un maquillage en forme de scorpion en guise de masque pour les yeux (concept le gars). Le tout agrémenté avec la joie de vivre caractéristique des emo.

Son scorpion à la main, le type avait de loin le potentiel le plus grand de la soirée. En terme d'originalité, les flûtes de pan des Zapatos et les costumes brillants des statues ne peuvent en rien rivaliser avec un scorpion. Des amuseurs publics avec des scorpions, vous avez vu ça souvent?

Malheureusement pour notre emo, son infinie joie de vivre et son énergie débordante ont quelque peu tué dans l'oeuf l'énorme potentiel du duo. Aucun dynanisme, l'emo restait immobile la main tendue avec le scorpion dans la paume. En fait, la seule chose qui bougeait, c'était le scorpion. Et comme le scorpion ne se déplace pas vraiment à la vitesse d'un jaguar, l'action était limitée et les mouvements de l'animal prévisible.

L'emo aurait pu aller à la rencontre des gens et essayer de leur faire toucher ou prendre le scorpion, se mettre le scorpion dans la bouche ou dans les cheveux... créer de l'action. Non, rien. Le regard vide et immobile sur le coin de la rue avec son scorpion dans la main. Une grosse montagne qui accouche d'une petite souris... bourn's!

Pendant quelques secondes, j'ai songé à allumer le party solide: aller saisir le scorpion des mains de l'emo et aller le mettre dans le chapeau d'une des trois statues. D'un coup, j'aurais fait sortir l'emo de son coma, j'aurais foutu la trouille à la statue qui se serait probablement mis à giguer comme Rain Man et j'aurais permis à une horde de Chinois de rentrer à la maison avec autre chose que des photos de signes de peace.

lundi 12 juillet 2010

La Sainte paix



Me voilà arrivé à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, depuis quelques jours.

Si pour plusieurs mecs de mon âge, un nom comme Natasha résonne comme un nom cochon d'une fille qui joue dans des films porno, pour moi, le nom Kuala Lumpur a toujours résonné comme un nom exotique, un nom intense d'une ville mythique que je devais absolument visiter...

Alors, me voici, dans cette ville que je voulais visiter depuis des années. Une ville qui est entrée dans l'imaginaire de bien des gens en 1998 quand ont été inaugurées les tours jumelles Petronas, hautes de 452 mètres. En bon curieux que je suis, je me suis renseigné. Kuala Lumpur, ville multiculturelle s'il en est une avec son mélange unique de culture malaise, indienne et chinoise... le nom sonne exotique... ça doit bien vouloir dire quelque chose d'exotique.

Malheureusement, j'ai débandé assez vite quand j'ai appris que Kuala Lumpur signifie, en malais, confluent boueux! Méchant nom poche! J'aurais peut-être préféré ne pas le savoir. Aux vidanges la traduction, Kuala Lumpur, ça sonne "suave". Et c'est tout ce qui compte.

Au premier contact, du seul point de vue de la modernité de la ville, on constate tout de suite que nous sommes à des années-lumières des métropoles du sud-est asiatique que sont Phnom Penh, Saigon ou Hanoi. Un train aérien, des gratte-ciel partout et des centres commerciaux remplis de boutiques chics (name it, toutes les grandes marques sont ici) avec des drafts d'air climatisé à la puissance dix que tu sens 50 pieds avant de pénétrer dans l'édifice, ça déstabilise son Sven quand ça fait trois mois que les seuls marchés que tu vois sont dans la rue ou dans des édifices en béton gris construits dans les années '60.

Choc surtout pour ma gorge, la preuve que la modernité n'est pas parfaite... trois mois à dormir dans des chambres à quatre dollars la nuit, trois mois à manger dans la rue, trois mois à marcher sur des trottoirs parsemés de déchêts, trois mois à suer dans des trajets de bus de neuf heures par 35 degrés Celsuis... et jamais malade. Mais un petit après-midi à la pluie à entrer et sortir deux fois d'un centre commercial à la clim d'enfer et voilà que j'attrape le rhume!

Autre choc de modernité au niveau de la sollicitation sur les trottoirs et dans la rue. Je les aimais bien, les chauffeurs de tuktuk au Cambodge. Toujours "no thank you" avec le sourire, mais je vais vous avouer qu'à la fin, je commençais à en avoir un solide truc de me faire aborder à tout bout de champ. Lors de ma dernière journée à Phnom Penh, je pense avoir été sollicité au moins 200 fois. La même histoire à tous les jours pendant trois mois, ça commence à être légèrement iritant.

Mais que la vie est bien faite. À Kuala Lumpur, les chauffeurs de tuktuk et de motorbike ça n'existe pas. Holy Guacamole! Délivrance! La Sainte paix! Merci mon Dieu du fond du coeur d'avoir intenté les villes sans tuktuk et motorbike! Après avoir été la cible pendant trois mois, le fait de pouvoir simplement marcher sur le trottoir sans se faire crier après à chaque 15 secondes, de ne pas à avoir à dire non neuf fois au même chauffeur, d'être libre de ses mouvements et de ne pas avoir à planifier son itinéraire quatre coins de rue à l'avance pour tenter de croiser le moins de tuktuk est un sentiment indescriptible. Ici, c'est à peine si deux chauffeurs de taxi m'ont offert leurs services en dix jours.

Que la vie est belle! Vive la liberté, l'indifférence et l'individualisme du confluent. Tellement heureux de cette liberté retrouvée que chaque matin quand je sors pour aller marcher en ville, je baise la rue en pleurant de joie pour la remercier de ce qu'elle m'offre... tellement heureux que je la baise aussi en rentrant le soir.

Baiser le trottoir? Tu ne serais pas un peu mongol? Peut-être, mais quand ça fait trois mois que vous êtes victime de torture mentale et d'acharnement touristique, vous ne pouvez pas comprendre à quel point ça fait du bien de se retrouver dans une immense ville impersonnelle où tout le monde se fout de votre présence. L'anonymat le plus complet, un petit plaisir de la vie que j'avais oublié et que je retrouve avec la plus grande joie. Britney, maintenant je comprends ta souffrance!

Merci confluent d'être une grosse ville impersonnelle.

Et merci aux 10 000 chauffeurs de tuktuk de me permettre d'apprécier l'impersonnalité de Kuala et de faire de moi un émule de Jean-Paul ii.

jeudi 8 juillet 2010

Merci Cambodge


24 jours. 24 jours passés au Cambodge, ce petit pays encerclé par la mer, la Thaïlande, le Laos et le Vietnam. 24 jours à flotter sur un nuage, 24 jours qui ont passé malheureusement trop vite, 24 jours dont je conserverai un souvenir impérissable.

Parce qu'au cours de ce séjour, j'ai eu la chance de rencontrer le peuple le plus extraordinaire qu'il m'a été permis de rencontrer depuis le début de ma carrière de globe-trotteur.

Paysagement parlant, le Cambodge, à mes yeux, ne peut rivaliser avec les splendeurs naturelles de la Nouvelle-Zélande, de la Corse ou du Costa Rica. Peu importe que je n'aie pas vu les plus beaux pics enneigés, les plus majestueux fjords, les steppes les plus sauvages ou les eaux les plus bleues du monde, le Cambodge est devenu pour moi le plus beau pays du monde. Pas pour ce qu'il possède mais pour ce qu'il est. Grâce à cet élément qui définit le plus l'identité d'un pays, c'est-à-dire les gens qui y vivent.

Un peu cliché comme déclaration? Peut-être. Tous les gens que j'ai rencontrés et qui ont pris la peine de vraiment visiter le pays (c'est-à-dire les gens qui ont vu autre chose que les Temples d'Angkor et Siem Reap et Phnom Penh) sont unanimes: les Cambodgiens sont tellements fins.

Mais c'est vrai. Plus vrai que vrai. Dans pratiquement tous les pays que j'ai visités, j'ai rencontré des peuples généreux, attachants, sympathiques, altruistes. Mais au Cambodge, j'ai, pour la première fois de ma vie, été touché, ému par un peuple.

Grâce à leur bonne humeur, leur sens de l'humour, leur simplicité, leur curiosité, leur rage de vivre, leur courage, leur résilience, les Cambodgiens m'ont permis de vivre l'expérience touristique la plus unique, celle de la vraie découverte d'un peuple. Un peuple qui mérite d'être découvert et respecté pour tout ce qu'il a vécu.

Un peuple qui aurait pu s'effondrer après le génocide orchestré par l'infame Pol Pot entre 1975 et 1979 (génocide au cours duquel environ deux millions de Cambodgiens ont perdu la vie). Au contraire, ce peuple a réussi à transformer cette tragédie qui a anéanti le pays en force motrice, en rage de vivre, en tenacité. Bref, un traumatisme qui leur a permis d'être encore plus forts qu'auparavant.

Le courage dont fait montre ce peuple par rapport à cette tache noire de l'histoire du 20e siècle est hors du commun. Au lieu de vivre dans le déni, de jouer à l'autruche et de faire comme si rien ne s'était passé, les Cambodgiens affrontent cette cruelle réalité de pleine face. Leur message est clair quand vous visitez Tuol Sleng (aussi appelée S-21, cette prison où des milliers de Cambogdiens ont été torturés) ou les Champs de la mort de Choeung Ek (où les prisonniers de S-21 étaient tués): voici notre histoire, voici ce qu'un des nôtres a fait subir à son peuple; nous voulons que tous les humains sachent ce qui s'est passé pour éviter qu'une telle catastrophe humanitaire se reproduise un jour.

Mais ce courage, il n'est pas que dans les musées. Il est dans la rue, chez les victimes de ce régime ignoble, qui parlent, parlent et parlent sans hésitation de la guerre et de ce qu'ils ont vécu pendant cette période sombre... sans même que vous ne posiez la question. Impossible de visiter le Cambodge sans tomber sur une personne qui vous racontera comment elle et sa famille ont souffert sous les Khmer Rouges. Et ces horreurs, elles vous sont racontées comme n'importe quelle histoire du quotidien... avec un sourire, qui veut dire tellement de choses.

Ce sourire et cette volonté de parler à l'infini. Autre phénomène fascinant dans ce pays; j'ai déjà abordé le sujet dans mon billet sur les chauffeurs de tuk tuk. Ce bien est généralisé. Un sourire riche, chaleureux, contagieux dont le charme est irrésistible. Impossible d'y rester indifférent. Une invitation spontanée à répondre à votre tour qui fera de vous une machine à sourire pendant votre séjour dans ce pays.

Un premier geste non-verbal tout simple qui débouche inévitablement en procès-verbal. Et attachez votre tuque avec de la grosse broche, vous risquez de passer plus de temps que prévu à jaser avec votre nouvel ami. Une facilité d'approche et d'ouverture face à l'étranger déconcertante. Sans tabou, sans obstacle, sans barrière. Une discussion naturelle comme si vous parliez à un ami que vous connaissez depuis 15 ans. Magique.

Une facilité à pénétrer dans leur univers... avec la force d'un aimant. Pas uniquement à échanger et partager paroles, paroles et paroles. Mais à vous faire inviter à jouer à la pétanque, au volleyball avec eux. À vous faire inviter à vous asseoir à leur table pendant qu'ils regardent un combat de boxe à la télévision dans un restaurant. À vous faire inviter par le chauffeur de tuk tuk à manger chez lui avec sa famille. À vous faire prendre par la main par les enfants quand vous traversez un village à pied. À vous faire donner des camions-jouets par des enfants pour jouer avec eux. Etc, etc, etc.

Un vortex d'humanisme dans lequel on veut absolument tomber pour vivre une expérience unique.

Amis camodgiens, merci pour cette leçon de vie. Cet hommage vous est dédié avec la plus grande sincérité et la plus grande humanité par quelqu'un qui ne vous arrive pas à la cheville. Merci de m'avoir autant montré en si peu de temps. Vous êtes les plus beaux, les plus formidables, les plus adorables, les plus extraordinaires.

Et surtout, ne changez jamais.

mercredi 7 juillet 2010

Le chanteur qui mangeait des volées

L'un des plus grands plaisirs de voyager en Asie du sud-est est de prendre l'autobus. Et quand je parle de prendre le bus, je parle de prendre un vrai bus avec les locaux, le vrai monde.

Avec des véhicules débordant de passagers le plus souvent qu'autrement, l'état parfois catastrophiques des bancs et les surplus de bagages dans l'allée centrale, les bus sont souvent un terreau fertile d'histoires débiles.

Un autre classique des bus asiatiques est la musique. Une version karaoké des vidéos sur un écran miniature à l'avant du bus et le son dans le tapis, souvent beaucoup trop fort pour les excellents haut-parleurs made in China (en fait, on devrait plutôt les appeler haut-gricheurs que haut-parleurs), est la meilleure option pour obtenir le silence des passagers. En fait, mettre un DVD karaoké d'un chanteur populaire dans un bus en Asie du sud-est est l'équivalent de mettre un DVD de Caillou à des enfants de trois ans dans une garderie.

Pour le projet Siem Reap - Battambang, j'ai eu la chance de regarder le DVD des vidéos, version karaoké, d'un des chanteurs les plus populaires de l'heure au Cambodge. Aucune idée de son nom, mais j'entends son tube au moins une fois par jour.

Les Cambodgiens ont beaucoup de très belles qualités, mais pour ce qui est de l'originalité des scénarios des vidéos de musique, on repassera. A côte de ça, les Super Mamies passent pour de la grande télé.

Musicalement, on fait dans la pop très commerciale et très légère à la "je t'aime mon amour et je t'aimerai pour toujours".

Le thème de la chanson étant toujours le même, il ne faut pas vraiment s'étonner que les vidéos soient tous un peu pareils. Mais il y a un peu pareil et un peu pareil.

Changez la fille, les décors, les paroles et vous avez inlassablement le même vidéo encore, encore et encore: un triangle amoureux (deux filles et un gars) et la fille qui "tilt" entre les deux gars, dont le chanteur qui est toujours dans les vidéos. Elle passe 34 secondes avec le premier avant d'en passer 29 avec le deuxième avant de repasser à l'ouest 48 secondes pour mieux repasser à l'est pour quelques rimes. Gauche - droite, gauche - droite pendant 3:30. Un peu agace la madame! Chose certaine, Françoise David n'est pas la réalisatrice de ces vidéos.

Autres éléments qui reviennent d'un vidéo à l'autre: la fille ne finit jamais avec le chanteur, le chanteur est un alcoolo fini et le chanteur est une solide lopette.

Systématiquement, dans chaque vidéo, au moment où Dulcinée est dans les bras du méchant rival, notre ami le chanteur se défonce la gueule à l'alcool. Beaucoup d'alcool et vraiment trop d'alcool... question que l'on comprenne que le gars souffre d'amour.

Donc, après s'être bourré la gueule, notre ami tente systématiquement d'en venir aux poings avec son rival. Une bataille par vidéo, c'est garanti. Des claques sur la gueule, des coups de pied dans les reins. Et on se bat partout: dans la rue, dans la chambre à coucher, dans un bar. Et chaque fois, notre ami le chanteur perd sa rude bataille. Des volées et encore des volées. Une fois, le type se fait mêmeme tirer dans la jambe dans par la fille. Fascinant, captivant et un beau message d'espoir pour les tout-petits à la maison.

Donc, un personnage pathétique et de qui on finit presque par avoir pitié: un homme ultra-rose trop proche de ses sentiments qui a de la pepeine à tout bout de champ, qui est trop mou pour prendre sur lui et qui boit comme un trou pour noyer sa pepeine et qui se bat comme une fillette de 12 ans. Et qui, en plus, est laid comme un singe. Quand tu as la face d'une mante religieuse, t'as pas grand chance de scorer avec les filles dans la vie. Voilà probablement ce qui explique pourquoi la fille ne finit jamais avec lui dans les vidéos.

Mais laid comme un singe ou pas, si le personnage échoue lamentablement avec les filles dans le vidéo, je ne suis pas trop inquiet en revanche pour le chanteur de la vie de tous les jours. À voir comment les filles le regardaient avec de la tite babave dans l'autobus, je n'ai pas l'impression qu'il couche souvent seul le soir.

Peu importe que ces vidéos soient pour le moins mauvais, partout dans le monde, une rock star, ça reste une rock star.

mardi 6 juillet 2010

Mes amis les policiers, prise 2


À mon arrivée au Cambodge, j'avais écrit un billet sur l'aventure à la douane et les beaux petits billets verts qui passaient du porte-monnaie des touristes aux belles grosses valises de cuir des policiers cambodgiens.

Mais comme le Cambodge ne trône au sommet d'aucun palmarès des pays les moins corrompus de la planète, le phénomène des policiers magiciens faisant apparaître l'argent n'est pas limité à la frontière. C'est généralisé.

Mais n'allez pas croire qu'il s'agisse d'un fléau terrible qui mette en danger les fondements de l'équilibre social du pays. Les petits manèges des policiers, ils sont mineurs. Personnellement, je les trouve particulièrement sympathiques.

Après tout, selon toutes les personnes à qui j'ai posé la question, les policiers touchent des salaires relativement bas. Ils ont beau avoir l'uniforme et le pouvoir, personne ne devient millionnaire à pratiquer ce métier au Cambodge. On parle plutôt d'un revenu additionnel qui permet d'arrondir les fins de mois.

À Phnom Penh, la manège des policiers est assez facile à détecter. Si vous voyez un policier faisant le circulation, vous avez de bonnes chances de le voir à l'oeuvre.

J'en aperçois un un lundi matin à l'heure de pointe. Il travaille seul. Il est un sifflet à la bouche, un ti-bâton en plastique pour diriger la circulation dans la main droite et le bras gauche en formation moulin à vent.

Je m'installe à quelques pieds de lui et observe le divertissant spectacle... ne manquait d'une petite chaise de patio et un pop-corn full beurre!

En l'espace d'une heure, le policier interpelle une vingtaine de véhicules (des automobiles, mais surtout des motos). À chaque fois, le policier semble détecter une nouvelle infraction car il pointe toujours un endroit différent sur le véhicule du conducteur coupable. Pas assez d'air dans les pneus, siège trop pas, pas assez d'essence. Je ne sais trop mais ça m'a bien l'air d'être du très grand n'importe quoi. Chose certaine, avec la lourde circulation dans la capitale, impossible d'aller à plus de 25 km/h et impossible de faire d'excès de vitesse. Rechose certaine, personne n'a soufflé dans la balloune. Donc pas d'alcool au volant.

À chaque fois, le cirque est le même. Le conducteur descend du véhicule, fait une face de "sérieux, dude, pourquoi tu m'arrêtes?" et rejoint le policier sous un arbre à l'abri des regards (sauf celui de Sven le détective, bien évidemment). La discussion dure généralement une minute.

Comme remplir un constat "d'infraction" est chiant et long pour les deux antagonistes, pourquoi ne pas "fast-tracker" le processus et régler le tout à l'amiable? Après que les deux parties se soient entendues sur les termes de l'entente, quelques petits billets passent de la main A à la main B. Fin de l'opération, final bâton! Le policier glisse les billets dans sa poche, range son livret de constats "d'infraction" et affiche un large sourire pendant que le conducteur repart aussi vite qu'il est arrivé.

Après quelques arrestations fort enrichissantes, le policier m'aperçoit! C'est beau le zouf! T'es dans un pays où les policiers se mettent de l'argent dans les poches en arrêtant le monde qui n'ont rien fait et tu te fais spotter par un policier qui fait ça dans ses temps libres... ça te tente de passer au cash toi aussi?

Alors que je pense que je suis dans le gros caca mou, je réponds de manière instinctive au policier en levant le bras, le saluant le pouce en l’air et lui souriant... comme si je le félicitais pour son excellent travail.

Le policier me regarde d'un air amusé, me sourit et me retourne le salut... et recommence son manège.

Those guys are AWESOME!

Quelques jours plus tôt, je me trouvais du côté de Siem Reap pour visiter les Temples d'Angkor. Aucun policier magicien assurant la circulation ici. Non, ici, les policiers qui patrouillent les temples vendent des badges de la police aux touristes!

Un compagnon de voyage français me raconte avoir vu, plus tôt dans la journée, à la sortie d'un temple, un touriste et un policier procéder à une transaction quelconque. Le Français s'approche du policier et lui demande ce qui venait de se passer. Sans aucune hésitation et sans essayer de se cacher, le policier lui répond: "je vends des badges de la police. Tu en veux un?" Paf! Du tac-au-tac!

Amusé, je raconte l'anecdote à un compagnon de voyage néerlandais le lendemain aux temples avant de lui donner rendez-vous en soirée en ville pour regarder un match de la Coupe du monde. Je le rejoins à l'heure prévue. Il est tout sourire. Pourquoi cette moue, tu viens de gagner à la loterie? Mon ami me répond en sortant de sa poche le fameux badge de la police! Le Néerlandais est tout simplement allé voir le premier policier qu'il a rencontré après que je lui ai raconté l'anecdote et lui a demandé s'il pouvait acheter un badge.

Et 30 secondes plus tard, la transaction était complétée.

Those guys are AWESOME!