Powered By Blogger

Rechercher dans ce blog

mardi 22 juin 2010

Les Temples de la consommation


La Grande Muraille de Chine, le Machu Pichu, les Pyramides d'Egypte, le complexe Carrefour et Colossus de Laval... toutes des structures magiques nées du génie humain qu'il faut visiter au moins une fois dans sa vie. Liste à laquelle il faut absolument ajouter les Temples d'Angkor, au Cambodge, source de fierté nationale pour tout un peuple. Une visite aux temples, c'est être témoin de la spiritualité, de la créativité, de l'extravagance et du gigantisme qui a marqué cet empire.

Si Angkor Wat était le seul temple présent sur le site, on pourrait débattre à savoir quelle construction nommée ci-dessus est la plus spectaculaire. Mais avec plus de 200 temples et monuments éparpillés dans la jungle sur un territoire de plus de 400 kilomètres carrés, Angkor surpasse tous ses rivaux.

Une fois que vous avez vu les mystérieux visages géants et souriants de Bayon, les sculptures de Bantey Srei, la jungle reprendre sa place à Ta Prohn, vous savez tout de suite que vous venez de visiter quelque chose de surréel, d'incomparable, d'inégalé.

Pour toutes ces raisons, les Temples d'Angkor sont devenus les poumons de l'industrie touristique au Cambodge, une industrie qui a le vent dans les voiles dans la région de Siem Reap et qui attire à tous les jours des milliers de visiteurs.

Et qui dit site touristique dit nécessairement gens qui veulent vous vendre des affaires (vraiment toutes sortes d'affaires et de cossins). Et à Angkor, ces gens qui veulent vous vendre n'importe quoi, ils sont nombreux, très nombreux... trop nombreux, beaucoup trop nombreux.

Techniquement, le vendeur n'a pas le droit de procéder à l'interieur du site du temple (quoi que, certains semblent contourner la règle assez facilement, même devant les policiers), mais ils vous attendent de pied ferme à l'extérieur du temple.

Que vous visitiez Angkor à vélo, en tuktuk ou en autobus, prenez garde. Dès que vous mettez le pied sur LEUR territoire, les vautours sont prêts pour l'attaque.

L'orchestre symphonique entonne alors son mouvement préféré : "orage de cris sans fin déferlant sur les touristes hébétés". Parfois en crescendo, en canon, en mi-majeur. Mais peu importe le style, une chose demeure, ça vous défonce les tympans (les oreilles devraient arrêter de vous siller quatre-cinq heures après votre retour à Siem Reap le soir).

- Hello, sir, cold drink! You want a cold drink?
- Hello, two dollars for a guidebook.
- Hello, buy food from me.
- Hello, you need a t-shirt. I have many colors.
- Sir, you need a cold drink. Buy here.
- Sir, tablecloth, t-shirt, sarong, fridge magnet, necklass. Very good price for you.
- I have cold water, cold soft drinks. Look my menu. You hungry, I know!
- Sir, buy, buy, buy. Anything!
- Hello, me poor, poor, poor. Buy from me.

Grande, vieille, petite, enfant, jeune mère, adolescente, baryton, tenor, soprano Peu importe. Elles décochent toutes à un rythme effarant.

Quand vous encaissez une dizaine d'attaques à la minute, il est facile de perdre patience. Mais à l'instar des chauffeurs de tuktuk, l'important est de prendre la chose avec humour. Après tout, ces gens essaient seulement de gagner leur vie et ne méritent pas d'être traités comme des pygmées, des pleutres et des bazoutalènes!

Humour, donc. Il faut embarquer dans la joute; les Cambodgiens ont un excellent sens de l'humour.

Alors, pour les gens qui songent visiter le Cambodge et les temples d'Angkor tout en appréciant les temples et les gens, voici quelques petits conseils pratiques (Guide Angkor 101... bizarre, ils ne le vendent pas sur le site celui-là), certaines réponses qui ont soit débouché sur des conversations n'ayant aucun lien avec le produit à vendre, soit complètement bouché mes interlocuteurs (parce qu'ils ont beau être gossants, il faut avouer que leur sens de la répartie est fort en ta... Si votre réponse initiale n'est pas assez convaincante pour eux, ils vont répliquer avec un uppercut au menton).

Q: Sir, you want to buy a guidebook?
R: Can I drink your guidebook? I don't want to read, I want to drink!
NDLR: Attention de ne pas être assez tarte pour répondre ça si vous avez une dame vendant des boissons dans un rayon de 30 mètres (elles ont aussi de très bonnes oreilles).

Q: Sir, you want to eat something? Look my menu.
R: I don't want to eat rice or noodles. But do you sell poutine? I would really like to eat a poutine right now!

Q: Sir, a sarong, a scarf, a necklass for your mother or your girlfriend?
R: My mom is dead. And I like men; I'm gay!
NDLR: Réponse à moitié vrai dans mon cas ici. Et celle-là, il faut un peu la jouer avec une face de gars un peu offusqué.

Q: Sir, lot of stuff for you. Aerial postal cards?
R: I'm a professionnal photographer. I took those pictures!
Q: Guidebook?
R: I also wrote all the guides about Angkor. I'm Indiana Jones. You don't recognize me because I don't wear my hat today!
Q: T-shirt?
R: Im the boss of the t-shirt factory.
Q: Carvings?
R: I carve small replicas of Angkor during the weekend.

Mais, comme le dit le proverbe, la meilleure défense est l'attaque. Le meilleur moyen de surprendre votre adversaire est donc d'attaquer le premier, quand il s'y attend le moins, avec la réplique qu'il attent le moins.

- Lady, you buy from me. Cheap price for you my friend!

Un coup de circuit à coup sûr et possiblement le meilleur moyen de se faire des amis à Angkor. En autant que ça soit fait avec humour. Parce que personne ne gagne au jeu de la vendeuse frustrée à cause du touriste frustré.

D'énormes sourires, exactement comme ceux que l'on retrouve sur les mystérieux visages géants de Bayon!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire