Ça y est, Sven la bédaine reprend du service. Cette fois, il trimbale son sac à dos du côté du Brésil, à Rio de Janeiro, la ville qui fait tant baver avec son rythme, ses montagnes et ses kilomètres de plage, pour être plus précis. De retour en Amérique du sud pour une période indéterminée... que de péripéties en perspectives...
dimanche 30 mai 2010
Les Elvis Gratton sont en ville
Vous pensez sûrement tous que la Floride est l'endroit dans le monde où l'on compte le plus d'Elvis Gratton au pouce carré, en raison de l'abondance de touristes québécois.
Vous avez tout faux. De un, l'Elvisme Grattonisme n'est pas uniquement propre au Québécois moyen. Il s'agit d'un mal frappant le mâle à testostérone de tous les pays du monde. De deux, si vous pensez que la Floride remporte la palme, c'est que vous n'avez jamais mis les pieds du côté de Vang Vieng, au Laos.
Il y a quelques années, Vang Vieng est devenue, en raison de la situation géographique incroyable (derrière la rivière qui traverse la vile, on retrouve d'immenses formations karstiques, et ce, sur des kilomètres), un incontournable pour les "backpackers" de partout dans le monde. Mais en raison de l'afflux démesuré de touristes, la ville a eu peu perdu son âme de typique village laotien pour devenir une ville de party, ou devrais-je plutôt dire de débauche, où les mets auxquels on ajoute des substances illicites (si vous voyez ce que je veux dire) sont la norme dans les restaurants de la ville.
Tout touriste traversant le Laos a rencontré sur son passage au moins un autre touriste qui ne connaissait qu'une seule chose à propos du Laos: "Vang Vieng est la ville pour se péter la face".
Évidemment, toute personne dont l'objectif unique est de se péter la face en visitant un pays est une personne cool, très cool. Et c'est probablement ce qui est le plus fascinant à Vang Vieng: la très grande concentration de gens très cool.
Être cool est un état d'esprit, un trait de personnalité. Certains l'ont, d'autres pas. Mais quand tu es cool, tu n'as pas besoin de te forcer pour rester cool... tu es cool.
Sauf que le cool à Vang Vieng, en raison de l'omniprésence du cool moyen, ne se trouve pas assez cool. Il est insécure dans sa coolitude. Et qu'est-ce qui arrive quand le cool tente de devenir un hyper-cool-chill-yo-relax-dude-fuck-wasted-man-wicked-top-mega-double-cool-rechill-reyo pour être plus cool que le cool de l'autre côté de la rue?
Il s'attrique comme un gros colon qui essaie désespérement d'attirer l'attention... et il devient un Elvis Gratton!
Et comme Vang Vieng n'est pas exactement Tokyo en terme de dimension, croiser l'Elvis est une tache relativement facile... en fait, c'est impossible de ne pas voir l'Elvis en action.
L'Australien cool étant trop commun (généralement celui qui ressort du lot en raison de son abondance et sa similitude: petit blanc-bec de 19 ans qui pèse 142 livres mouillé, qui se promène en bédaine et qui marche les bras bien écartés du torse comme s'il pesait 195 livres de muscle et qui balance bien cette absence de muscle et de pilosité... à moins que ça ne soit une technique d'aération pour les aisselles), je vous ai préparé un top 7 de mes Elvis préférés. Pour fin de précision, je vous indique tout de suite que je ne vous indiquerai pas que mes tarzans étaient en bédaine dans la rue... tous les cool sont en bédaine à VV.
- Un grand Indien de 6'4" qui emprunte la démarche d'un robot et qui a des barres de crayon partout dans le visage.
- Son pote indien qui avait tout plein de trucs écrits en rose fluo sur sa poitrine, son abdomen et son dos... pas eu le temps de lire le roman, mais ça me semble clair que c'était du Voltaire.
- Un autre sympathique Elvis qui aimait les trucs sur son haut du corps. Mais ce dernier a poussé la limite un peu plus loin. Pas de crayon rose. Trois grosses cannes de peinture en "spray" sur les trois mêmes parties de son corps: une noire, une blanche et orange. But de l'opération. Recréer le pelage du tigre. Paraît que Les Deux Filles Le Matin ont déjà dit que la peinture en spray est excellente pour faire respirer la peau. Bravo Tiger!
- Un ninja des temps modernes qui a pris les décorations en coton accrochés aux rideaux de sa chambre d'hôtel (bout de corde de deux pieds de long avec une boule en coton avec des petits cheveux qui pendent au bout... vraiment laid, en passant), qui les a transformés en "nunchaku" et qui les fait aller dans la rue... vraiment eu peur de ce dude.
- Deux génies en costumes de bain rose fluo ... longueur boxer, donc à la mi-cuisse. De style et de couleur très cauchemar années '80. Le tout accompagné de coupes de cheveux "bleachée" indescriptibles. Indescriptibles, mais surtout très laides. Tellement laides qu'à côté, le turbo Longueuil passe pour le nec plus ultra du bon goût, de la classe et de l'élégance. Sérieux, ceux-là, je pense qu'ils pensaient être cool, mais ils avaient l'air tellement fif que même les gars de Village People leur auraient dit non en entrevue.
- Monsieur rodéo. Généralement, quand on prend un tuk tuk, les passagers sont dans la cabine et les bagages sont sur le toit. Pas Monsieur rodéo. Lui, c'est le contraire, il est debout sur le top du véhicule, devant les bagages, et est aggripé à une corde attachée au devant de sa monture et qui crie après le chauffeur d'aller plus vite. Vraiment hilarant. J'en ai encore d'intenses douleurs à la rate...
- Mon top du top. L'homme aux trois dessous. Un boxer, un bermudas et un pantalon psychédélique aux 5757643495 couleurs et motifs. Un peu chaotique comme agencement? Pas vraiment parce que les trois sont placés de manière à ce que l'on voit bien la couture des trois dessous... très symétrique en plus et le pantalon est à la hauteur des genoux et il peine à avancer. Pour compléter le tout; des boucles d'oreille en papier en forme de papillon et des lunettes gossées dans un ceintre blanc avec évidemment pas de verres dedans. Et évidemment trop gelé à 11:30 AM pour se rendre compte qu'il avait échappé son t-shirt 50 mètres avant.
... une chance qu'il y avait les montagnes!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire