Ça y est, Sven la bédaine reprend du service. Cette fois, il trimbale son sac à dos du côté du Brésil, à Rio de Janeiro, la ville qui fait tant baver avec son rythme, ses montagnes et ses kilomètres de plage, pour être plus précis. De retour en Amérique du sud pour une période indéterminée... que de péripéties en perspectives...
lundi 12 juillet 2010
La Sainte paix
Me voilà arrivé à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, depuis quelques jours.
Si pour plusieurs mecs de mon âge, un nom comme Natasha résonne comme un nom cochon d'une fille qui joue dans des films porno, pour moi, le nom Kuala Lumpur a toujours résonné comme un nom exotique, un nom intense d'une ville mythique que je devais absolument visiter...
Alors, me voici, dans cette ville que je voulais visiter depuis des années. Une ville qui est entrée dans l'imaginaire de bien des gens en 1998 quand ont été inaugurées les tours jumelles Petronas, hautes de 452 mètres. En bon curieux que je suis, je me suis renseigné. Kuala Lumpur, ville multiculturelle s'il en est une avec son mélange unique de culture malaise, indienne et chinoise... le nom sonne exotique... ça doit bien vouloir dire quelque chose d'exotique.
Malheureusement, j'ai débandé assez vite quand j'ai appris que Kuala Lumpur signifie, en malais, confluent boueux! Méchant nom poche! J'aurais peut-être préféré ne pas le savoir. Aux vidanges la traduction, Kuala Lumpur, ça sonne "suave". Et c'est tout ce qui compte.
Au premier contact, du seul point de vue de la modernité de la ville, on constate tout de suite que nous sommes à des années-lumières des métropoles du sud-est asiatique que sont Phnom Penh, Saigon ou Hanoi. Un train aérien, des gratte-ciel partout et des centres commerciaux remplis de boutiques chics (name it, toutes les grandes marques sont ici) avec des drafts d'air climatisé à la puissance dix que tu sens 50 pieds avant de pénétrer dans l'édifice, ça déstabilise son Sven quand ça fait trois mois que les seuls marchés que tu vois sont dans la rue ou dans des édifices en béton gris construits dans les années '60.
Choc surtout pour ma gorge, la preuve que la modernité n'est pas parfaite... trois mois à dormir dans des chambres à quatre dollars la nuit, trois mois à manger dans la rue, trois mois à marcher sur des trottoirs parsemés de déchêts, trois mois à suer dans des trajets de bus de neuf heures par 35 degrés Celsuis... et jamais malade. Mais un petit après-midi à la pluie à entrer et sortir deux fois d'un centre commercial à la clim d'enfer et voilà que j'attrape le rhume!
Autre choc de modernité au niveau de la sollicitation sur les trottoirs et dans la rue. Je les aimais bien, les chauffeurs de tuktuk au Cambodge. Toujours "no thank you" avec le sourire, mais je vais vous avouer qu'à la fin, je commençais à en avoir un solide truc de me faire aborder à tout bout de champ. Lors de ma dernière journée à Phnom Penh, je pense avoir été sollicité au moins 200 fois. La même histoire à tous les jours pendant trois mois, ça commence à être légèrement iritant.
Mais que la vie est bien faite. À Kuala Lumpur, les chauffeurs de tuktuk et de motorbike ça n'existe pas. Holy Guacamole! Délivrance! La Sainte paix! Merci mon Dieu du fond du coeur d'avoir intenté les villes sans tuktuk et motorbike! Après avoir été la cible pendant trois mois, le fait de pouvoir simplement marcher sur le trottoir sans se faire crier après à chaque 15 secondes, de ne pas à avoir à dire non neuf fois au même chauffeur, d'être libre de ses mouvements et de ne pas avoir à planifier son itinéraire quatre coins de rue à l'avance pour tenter de croiser le moins de tuktuk est un sentiment indescriptible. Ici, c'est à peine si deux chauffeurs de taxi m'ont offert leurs services en dix jours.
Que la vie est belle! Vive la liberté, l'indifférence et l'individualisme du confluent. Tellement heureux de cette liberté retrouvée que chaque matin quand je sors pour aller marcher en ville, je baise la rue en pleurant de joie pour la remercier de ce qu'elle m'offre... tellement heureux que je la baise aussi en rentrant le soir.
Baiser le trottoir? Tu ne serais pas un peu mongol? Peut-être, mais quand ça fait trois mois que vous êtes victime de torture mentale et d'acharnement touristique, vous ne pouvez pas comprendre à quel point ça fait du bien de se retrouver dans une immense ville impersonnelle où tout le monde se fout de votre présence. L'anonymat le plus complet, un petit plaisir de la vie que j'avais oublié et que je retrouve avec la plus grande joie. Britney, maintenant je comprends ta souffrance!
Merci confluent d'être une grosse ville impersonnelle.
Et merci aux 10 000 chauffeurs de tuktuk de me permettre d'apprécier l'impersonnalité de Kuala et de faire de moi un émule de Jean-Paul ii.
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