Powered By Blogger

Rechercher dans ce blog

dimanche 2 décembre 2012

C'est décidé, Sven déménage au Pérou!


Chers(ères) amis(es) Québécois(se), ça y est; j'ai longuement mûri ma décision. C'est terminé veau, vache, cochon, je vous quitte pour de bon, ayant décidé que le Pérou sera ma prochaine maison.

Soyez sans crainte, ce n'est rien contre vous. Si j'aspire à devenir citoyen péruvien, c'est plus parce que je suis follement amoureux du pays des Incas que parce que j'ai quelque chose contre la terre de mes ancêtres. Bien sûr, certains trucs vont me manquer: les reprises de la Petite Vie à Canal D,  le monde qui reste devant la porte dans le métro et qui veut entrer avant que le monde dans le wagon puisse sortir, les syncopes télévisuelles de Claude Poirier, etc. Mais fais ce que dois, comme dirait l'autre.

Et n'allez pas penser que j'agis sur un coup de tête. Plusieurs facteurs ont évidemment motivé ma décision. En voici quelques-uns. Après cela, vous me comprendrez...

Non, je n'ai pas décidé d'établir domicile dans les hautes Andes parce que, du haut de mes 5 pieds et 10 pouces, je suis plus grand que 99% de la population. J'avoue éprouver un grand plaisir à dominer le Péruvien moyen par au moins une demie tête, mais mon désir tient à beaucoup plus qu'une simple domination au galon.

Et, non, je n'ai pas décidé de déménager parce que je suis viré hippie parti au Pérou en quête d'une quête spirituelle, sur un trip de sacrer ma garde-robe aux vidanges pour mettre les mêmes pantalons bouffons oranges que Patof et me faire pousser une tresse, me taper des cérémonies de bouffage de feuilles de coca avec un gourou sur le Lac Titicaca pour faire semblant d'entrer en communication avec Pachamama et faire des colliers et des bracelets et essayer de les vendre, avec mes semblables, le dimanche, dans des petites rues full pas touristiques pour me donner un genre et, finalement, pas être capable d'en vendre un crisse, même pas pour 25 cennes, parce que peu importe à quel point tu te dis hippie-cool-dans la marge, les osties de colliers et bracelets, on va s'entendre que c'est toute la même calisse d'affaire! Non, j'estime que ce créneau est suffisamment (lire pas mal trop) exploité ici. Pas besoin de manquer d'originalité à mon tour.

Premièrement, je suis dans un pays où il y des Cocinnelles partout (je ne parle pas de l'insecte, mais bien de la voiture). Peu importe où vous allez au Pérou, vous trouverez la voiture la plus hot jamais créée. Et non, je ne fais pas référence à l'épurée et aseptisée aux couleurs poudre avec une astie de fleur sur le tableau de bord pour jeunes professionnelles aguerries lancée à la fin des années '90. Je parle du vrai modèle viril du temps où les gars portaient des favoris virils qui a l'air d'un tank malgré sa petite taille. D'la marde les systèmes anti-pollution, les coussins gonflables et les sièges chauffants et vive la rouille, les portes qui font du bruit quand tu les fermes, les bancs en cuir noirs dans lesquels tu colles du casse quand il fait 40 dehors, les pare-chocs en vrai métal qui flashe au soleil et non en styromousse qui casse à rien et les silencieux pas silencieux. Vieille Cocinnelle avec des vraies couleurs (du rouge rouge, du jaune jaune et du bleu bleu), you tha man!

Techniquement, juste avec ça, ça devrait suffir comme facteur d'établissement permanent, mais il y a beaucoup plus...

Dans mon ôde  à Christian Bégin, j'ai glissé un mot sur la boisson gazeuse nationale du Pérou, le Inca Kola, cette boisson à la couleur jaune fluo et au goût de gomme balloune. Ceux qui n'en ont jamais bu ne peuvent évidemment comprendre... du jaune fluo avec des bulles qui a un goût de gomme balloune... me semble que c'est assez pour vous convaincre. Fuck le jus d'orange, de mangue ou d'ananas fraîchement pressé, je ne carbure qu'à la boisson des Incas. Matin, midi, soir. En plus, on me dit que c'est excellent pour prévenir les caries et guérir les systites. Comment voulez-vous que j'habite dans un pays où il n'y a pas de IK???

La télevision péruvienne fait également partie de mes facteurs d'établissement, plus particulièrement l'émission Combate. Impossible d'aller dans un endroit public en soirée (station de bus, restaurant) sans tomber sur Combate. Tout le monde regarde, c'est donc la preuve que c'est bon, non? Mais pourquoi est-ce si bon? Parce que le concept est tout simplement révolutionnaire, mes amis!!! Dans un coin, on prend des gars de 6 pieds avec des énormes biceps et on les habille en camisole pour qu'on puisse admirer leur musculature saillante. Dans l'autre coin, on prend des filles slim avec des grosses boules et on strappe bien le tout dans du linge serré pour accentuer l'effet spectaculaire du clivage. Bon, certains pourraient dire que ces modèles n'ont absolument rien, physiquement parlant, avec 99% de la population péruvienne. Certes, mais dans la vie il faut arrêter de niveler vers le bas. Ces modèles sont là à la tivi pour donner l'exemple, pour que le peuple aspire à devenir aussi guapos qu'eux... me semble que c'est évident.

Ensuite, on fait affronter les gars contre les filles dans différentes épreuves pour déterminer une équipe gagnante... je vous l'avais dit, le concept!!! Comme un mix entre Au Jeu et Double Défi (enfin, réussi à ploguer Gilles Payer!), identique à la magie de mon enfance... Mais attention, les épreuves sont de loin plus sophistiquées que celles des émissions de mon enfance. J'ai notamment vu un mec devoir manger une patte de cochon froide avec la peau, le gras et l'ongle le plus rapidement possible et un autre de la peau de vache froide dans l'unique but d'impressionner et montrer le côté viril à la chatte en chaleur dans son habit en spandex du côté adverse (parce que, oui, il faut vaincre les filles, mais il faut aussi pouvoir séduire le rival, les brillants concepteurs ont savamment inclus une habile et subtile touche de romance à la chose, la preuve qu'on peut également trouver l'amour sur le champ de bataille, quel beau message pour la société!). On a aussi pensé à la femme émancipée qui a la corde artistique plus développée que la corde Cro Magnon puisque le show, c'est également de magnifiques chorégraphies musicales. Quelle ne fut pas ma surprise de voir les garçons interpréter à merveille un succès des Backstreet Boys. J'en avais la motte dans la gorge tellement c'était beau. Non mais si ce n'est pas avec des bons programmes comme ça qu'on fait avancer une société et fait évoluer les débats (amour et estime de soi), je me demande bien avec quoi on va y parvenir. Oui, Guy Mongrain peut aller se rhabiller avec ses poules et ses enveloppes.

Il y a aussi le Bembos. Ah, le Bembos!!! De quossé le Bembos? C'est la réplique péruvienne au McDonald. Déja, le nom torche! Et on s'assume. Tu vas au Bembos et tu sais très bien que c'est toi qui va virer un ti-peu Bembos si tu manges ici trop souvent. On s'assume aussi dans le design des restaurants: du gros jaune et bleu pétants, comme couleurs de marque, qui fait psychédélique sur les bords avec la devanture de certains restaurants toute jaune avec des trous comme un fromage suisse et le bleu en arrière-plan. Tu vois le resto et tu veux entrer dedans. Et une fois dans le dedans, le paradis. Un paradis où on casse le McDo sur toute la ligne. De un, pour faire changement du McDo, le boeuf goûte le boeuf. Et on ne te met pas des boulettes de fef. No way, des vraies boulettes, comme su'l barbek! De deux, on fait pas mal plus international que le McDo avec, outre les classiques et des burgers à saveur typiquement péruviennes, un burger français, hawaïen et mexicain. Et de trois, c'est plus cher qu'au McDo. America, fuck yeah, on charge plus, mais on sait que le monde va venir chez nous parce qu'on est hot! That's the spirit!!!

Et enfin, le Wong. Encore une fois, de quossé, le Wong? Wong, c'est un Chinois qui a thinké big et qui a ouvert des grandes surfaces au Pérou et où on vend de tout: des cosmétiques, des vélos, du stock pour la cour et la maison, de la bouffe et encore de la bouffe et de l'alcool en masse. Un Wal Mart péruvien détenu par un Chinois! Fort, le gars. Le classique. Au début, en 1942(!), le dude avait... un dépanneur dans le quartier San Isidro à Lima. Maintenant, le groupe Wong est le leader péruvien du supermarché avec, notamment, 34 adresses à Lima. The Peruvian Dream!!! Étant curieux de nature, j'ai naturellement fait ma petite enquête pour en apprendre plus sur cette famille puissante. Et comme moi vous tomberez en bas de ma chaise en apprenant le prénom du dude... roulement de tambour... le mec se prénome... Elvis... Elvis Wong. Si ce n'est pas ça le destin, je me demande bien c'est quoi...

Vous venez me voir bientôt?

2 commentaires:

  1. Et tu vas habiter où mon Sylvain si tu restes au Pérou ?

    Pour y avoir été, tu dis vrai. Vive le Bembos et le Inca Cola. En passant, as-tu pris un combi, ce genre de mini autobus où on peut s'entasser jusqu'à 20 personnes ? Et as-tu joué au bingo dans un autobus Cruz del Sur pour gagner une bouteille de pisco sour ?! On veut d'autres anecdotes Sven la bédaine ! ça me rappelle de bons souvenirs.
    Dave

    RépondreSupprimer
  2. Salut Sven,
    Ah ce que je me bidonne quand je te lis. Contrairement à ce que tu proposes, je te prends au 1er degré, c'est là tout le plaisir!
    Allez, bons vents l'aventurier.
    Eve Line

    RépondreSupprimer