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lundi 12 novembre 2012

Curieux Bégin is in the house



Comme le contraire serait étragement surprenant, parce que sinon ça serait quoi le but de voyager si on ne voulait pas être dépaysé, quelques phénomènes me marquent depuis mon arrivée au Pérou.

Outre le fait qu'environ huit voitures sur dix dans les rues de n'importe quelle ville est une voiture de taxi (tout économiste sérieux dirait ici qu'il y a un clair débalancement entre la courbe de l'offre et de la demande, créant ainsi un marché faussé et défaillant où le prix d'une course est clairement artificiellement aspiré vers le bas, faisant en sorte que pour se démarquer de la concurrence, une voiture doit sans cesse rouler, brûlant ainsi, en essence, toute marge bénéficiaire), que la moitié des commerçants croisés dans ce pays n'ont jamais de change (agence de voyage, hôtel, restaurant, taxi... sérieux, un chauffeur de taxi sans change, faut le faire en ta...) et font tous une longue face d'exaspération de la mort qui tue du fait que tu viens d'anéantir leurs nombreux autres plans de la journée en quête de change à l'extérieur de leur commence, te faisant pratiquement sentir coupable de demander ton ?#(?*#&*(@ de change, que le nombre de restaurants chinois est anormalement élevé (restaurants où, étonemment, je vois peu d'employés chinois... quoi que n'importe quelle tarte est capable de faire du riz frit au poulet) et que j'ai vu un peu partout des personnes dont le travail (et incidemment le revenu) est de faire monter des gens sur un pèse-personne pour leur faire connaître leur poids (ironie de la chose, je suis tombé sur un techncien-expert en contrôle pondéral à Trujillo qui avait un écriteau sur lequel on pouvait lire "faites attention à votre santé, contrôlez votre poids", qui, du haut de ses 12 ans, pesait environ 150 livres de gras bien mou), ce qui me marque le plus jusqu'à maintenant, ce sont les mannequins. Oui, mannequins comme dans les affaires en plastique sur lesquelles on met des vêtements dans les commerces pour en faire la démonstration.

Confession, j'adore aller me promener dans les marchés dans les pays que je visite. Parce que, comme l'a sûrement déjà dit Curieux Bégin dans une de ses envolées lyriques sur les petits plaisirs de la vie dont on ne se lasse jamais, "visiter un marché, c'est entrer en contact pour vrai avec un peuple, c'est vivre, sentir, toucher, goûter un pays, une culture, une population, un individu, un enfant, l'éclat d'un sourire, l'unicité d'un rire, c'est découvrir des saveurs et des couleurs jusqu'alors inconnues, c'est être à l'écoute des gens et comprendre leurs réalités, leurs aspirations, leurs désespoirs et leurs peines et c'est se laisser toucher et mouvoir par ces bribes d'instantanéité et se rapprocher du vrai sens de la vie..."

Et là, j'ai beau ouvrir grand grand grand mon tiroir de la mémoire, je ne me souviens pas d'être tombé sur un pays où les mannequins dans les marchés fittent autant pas avec la moyenne du vrai monde. Déjà, en partant, la couleur de la peau fitte pas pantoute. Deux choix au menu: blanc-blanc, comme la couleur d'un mur blanc, ou blanc, comme la couleur de la peau d'une personne blanche (mais pas moi en ce moment... avec mes derniers coups de soleil à gauche, à droite, je ressemble plus à un jeu de dames qu'autre chose. Jamais allé en Afrique, mais mon petit doigt me dit qu'on ne retrouve pas beaucoup de mannequins avec la peau blanche au Sénégal. Et on retrouve des mannequins avec la peau "jaune" en Asie (me semble même d'avoir déjà vu un mannequin avec la peau bleue au Japon... sont tellement fuckés les Japonais, God I love those guys!!!). Si on a été capable de forcer Jean Charest à déclencher une commission d'enquête sur la corruption dans la construction, la shop de mannequins est capable de mettre un peu de foncé dans sa peinture.

Et la shape en général... Françoise David pognerait sûrement les nerfs en disant que les mannequins dans nos vitrines québécoises sont faits exclusivement pour dégager une image irréaliste, commercialisante et culpabilisante de la femme. Soit. Mais au moins, on a des mannequins qui ressemblent un peu (déjà la couleur de la peau fitte) à nos filles. Ici, c'est WTF, avez-vous regardé deux secondes dans la rue avant? En partant, les mannequins mesurent tous à peu près 6'5''. On va s'entendre sur le fait que le Pérou n'est pas le pays où Alakazou a réussi à vendre le plus de biscuits qui font grandir. Je mesure 5'10'' et je ne peux m'asseoir droit dans un autobus sans avec les genoux dans la gorge et je suis plus grand que 99% de la population. Lâchez-moi avec vos mannequins de 6'5''.

Idée révolutionnaire pour Curieux Bégin, ici... ça serait vraiment original que tu viennes faire une émission spéciale sur la bouffe péruvienne (en mutation depuis quelques années, vraiment fascinant ce qui se passe côté bouffe ici). En plus, tu serais le premier chef à faire découvrir les saveurs du monde, c'est vraiment un filon inexploité dans l'univers pas assez exploité des émissions de cuisine. Et lors de ta visite exploratoire, tu pourrais faire un side-bar human avec une marchande péruvienne et voir comment elle se sent interpellée par la question des mannequins pas raccord.

Et maintenant l'horizontal... encore une fois, c'est quoi ces shapes-là, batinse? Pour le haut, même Samantha Fox à son peak (ah mon premier fantasme) serait jalouse. Toutes montées sur des méchants rack de boules de la muerte (minimum du 42FF). Pour le bas, même Jessica Alba en braillerait de jalousie chez Claire Lamarche.

Dans un pays où environ 25% de tous les commerçants sont des vendeurs de crème glacée, où chaque plat est accompagné de riz et de patate et où la population carbure au Inca Kola (une boisson gazeuse jaune fluo au goût de gommes balloune... assez space!), on s'entend pour dire que le modèle moyen est pas vraiment raccord avec la gerda de plastique. Évidemment, vu aucune femme péruvienne ne s'approchant d'un iota du modèle projeté après trois semaines.

J'ai ma théorie là-dessus... Selon, c'est ni plus ni moins qu'un complot orchestré par les fabricants de crème glacée et de Inca Kola... ils savent très bien qu'en projetant ce modèle inatteignable, les madames vont manger leurs émotions et vont se bourrer la face dans la crème glacée et dans le Inca Kola, perpétuant ainsi un cercle vicieux.

J'en parle à Curieux Bégin... il voudra sûrement enquêter sur la question pour assouvir sa soif de savoir...

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