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mardi 30 juillet 2013

Sven à la plage




On retrouve deux types de douche sur les plages de Rio de Janeiro. La douche qui nous permet de nous décrotter un peu. J’écris un peu parce que ces douches de fortune/itinérantes installées au beau milieu de la plage ne possèdent pas nécessairement un jet très puissant. Donc, après avoir macéré cinq heures au soleil beurré de crème solaire, période pendant laquelle vous êtes également vous amuser follement dans la mer et pratiqué un des 23 000 sports que l’on pratique sur les plages de Rio, vous avez du sable inscrusté partout, vous collez plus que du Duck Tape et vous sentez le viarge. Donc, cette douche vous permettra simplement d’enlever le plus gros du sale et de survivre avant de procéder à un lavage plus en profondeur une fois à la maison. Ça, c’est la douche classique que tout le monde connaît.

Mais on retrouve également un second type de douche sur les plages ici. Celui auquel on a associé, il y a quelques années, un contenant malléable servant à transporter des biens divers souvent fabriqué en plastique, en coton ou en fibres synthétiques : le sac… ou bag en anglais. Oui, on parle bien ici du douche bag.

Malheureusement, ces JerseyShore-wannabe en puissance ont traversé les frontières et ont établi Rio comme base de travail, et ses plages comme salle de montre. On retrouve même quelques hipsters à Rio; pas vu des masses parce que le mouvement semble naissant (on me confirme entre les branches que le premier Urban Outfitters et American Apparel ouvriront leurs portes l’an prochain… l’invasion barbare devrait donc continuer à se répandre dans les prochains mois). Donc, si en tant que Québécois, vous voulez voyager sans être trop fortement déstabilisés culturellement, sachez que vous pourrez retrouver certains repères à Rio.

Mais revenons aux douches cariocas. Je pense ne rien vous apprendre en écrivant que le Brésil, et notamment Rio, est une terre fertile pour l’industrie de la chirurgie plastique. Le Brésil est le deuxième pays au monde dans le domaine, derrière les États-Unis. En 2011, il s’est pratiqué pas moins de 1,44 million de chirurgies plastique au Brésil. Le pays compte quelque 5000 chirurgiens plastiques, contre 5900 aux États-Unis et 2000 en Chine, troisième au classement (ouch! l’écart entre le Brésil et la Chine). Dans tous les stands à journaux, on retrouve un magazine dont le titre est sans équivoque : Plastica & Beleza (Plastique et beauté). Et le 22e congrès de International Society of Aesthetic Plastic Surgery aura lieu à Rio en septembre 2014 (réservez votre place dès maintenant!)

Bref, ici, on aime ça les beaux bodys bronzés. Et un beau body bronzé, faut montrer ça au peupe! Évidemment, de la peau, on en voit en ta sur les plages ici. Et le douche bag, lui, ce qu’il veut monter au peupe, ce sont ses muscles, ses proéminents mussssqquueesss.

Et pour montrer ces belles masses musculaires du haut du corps au plus grand nombre de gens possible, on ne reste pas évaché sur une chaise de plage à se faire griller la couenne parce que tu seras vu par un nombre trop restreint. Tu fais quoi? Tu te promènes, tu bouges le long de la plage. Et c’est ce que le douche fait.

À Rio, on retrouve sur le trottoir en bordure de la plage plusieurs séries d’appareils de métal pour s’étirer avant de courir, jouer au volleyball ou se baigner. Je ne sais pas s’il existe un règlement interdisant au peupe normal d’utiliser ces appareils parce que ce sont pratiquement exclusivement les douches à muscles qui rôdent autour de ces appareils. Évidemment, l’opération « étirement » se fait chesse à l’air, question que l’on puisse admirer ces suaves gouttes de transpiration post quatre chin up et la magnifique démarcation musculaire entre cette poitrine gonflée et ce six-pack d’Hercules ou entre cette épaule charnue et ce biceps viril.

En action, le douche effectue ses étirements le plus doucement et langoureusement possible afin de titiller et d’impressionner sa future proie déambulant sur le trottoir, comme si chaque étirement avait été étudié en laboratoire pendant trois ans afin d’atteindre le déploiement musculaire optimal… « si c’est à 45 degrés que mon pipe a l’air le plus gros, je n’irai pas à 48, faut viser la perfection dans la vie », m’a confié un douche qui a préféré conserver l’anonymat la semaine dernière, avant de remonter sur l’appareil pour faire 30 secondes de chin up en spinning en faisant bien attention de bien faire du bruit de bouche pour souligner son effort surhumain.

Pendant l’acte entre chaque exercice, le douche prend bien le temps de se regarder le chesse pour s’assurer que tout est magnifique et que son six pack est bien exposé. Mais un coq ne regarde jamais que sa propre crête dans la vie. Il faut qu’il analyse les autres pour s’assurer qu’il a la plus grosse crête et montrer sa supériorité. On observe le même phénomène autour des appareils d’étirement. On regarde les chicks passer, on fait des poses sans faire de poses parce qu’on fait attention pour avoir l’air un tantinet subtil, on se regarde l’huile de chesse couler, mais on scrute également la masse musculaire des ennemis en face de nous qui sont également capable de faire quatre chin up et de pousser sur un poteau de métal pour faire sortir leurs pipes. Heille, on en fait-tu des affaires en même temps?

On va s’entendre pour dire que toi, mon ami le D en train de faire des chin up, des sit up sur les machines et des push up sur le trottoir (sérieux, pourrais-tu plus bloquer le chemin aux piétons?), tu as développé ta luxuriante masse musculaire en faisant juste ses exercices sur ces tubes en bordure de la plage. Tes pipes, tu les as gonflés au gym avec des dumbbells. C’est pas ici que tu t’entraînes et que tu maintiens ta masse musculaire à flot. Alors, vraiment, à part pour essayer d’impressionner du monde et péter de la broue avec ta shape, qui, by the way, fait en sorte que t’as plus l’air d’un cumulonimbus que d’un humain normal, pourquoi tu viens faire tes étirements chesse à l’air sur la plage? « Pour m’étirer avant de courir », me confie la même source anonyme. Pour courir??? Je ne suis peut-être pas Josée Lavigueur avec 22 livres sur l’exercice à mon actif, mais je sais quand même que si tu veux t’étirer avant de courir, ça serait peut-être utile que tu étires ton bas du corps. « … », de répondre l’anonyme soudainement dubitatif. C’est beau, Rambo!

Parce que, oui, le douche carioca court aussi. Je spécifie le chesse à l’air même si vous commencez à comprendre qu’il fait pas mal toujours tout le chesse à l’air. Donc, il court, le CÀL’A, sur la piste cyclable / de course construite entre la rue et le trottoir sur la plage de Copacabana et celle d’Ipanema/Leblon. À l’instar de Rod dans le premier épisode de Chest-Bras, la capsule d’entraînement culte sur Tinternet, le douche carioca fôôôôcusse un peu trop sur le haut du corps et néglige passablement le bas du corps et, conséquemment, le cardio. Résultat, un piètre résultat en piste. Fascinant de voir des gars découpés au couteau peiner à maintenir un rythme de 7 km/h sur du plat sur 5 kilomètres. Je dépasse la créature aux abdos d’acier, sans trop forcer, pratiquement en mode marche rapide. Je sens la souffrance dans son souffle rauque et ses expulsions d’air violentes et saccadées avec la bouche, un peu comme ma source anonyme en faisant ses chin up.

Heille Fardoche, je te dépasse pratiquement en marchant et ma cousine de 8 ans te dépasserait aussi, ça va faire le soufflage d’air comme si tu montais l’Everest avec un sac à dos de 200 livres… on pousse, mais on pousse égal, ok? À moins que ce soit une stratégie, ça aussi. Courir lentement, mais faire semblant qu’on sue que le viarge pour tenter d’impressionner de jeunes nymphettes trop tartes pour se rendre compte que tu fais par exprès et qu’il est impossible de forcer autant quand tu avances moins vite en courant qu’un nageur qui fait de la brasse. Peut-être après tout. Tant qu’à être phony sur le bidule à étirements, je serais pas surpris que tu joues autant la comédie en courant.

Mais, vous me connaissez, je réussis toujours à trouver du positif dans le négatif. En fait, je vois beaucoup de positif à observer les douches de Rio. De un, ils me font beaucoup rire… et on va s’entendre que c’est très important pour l’équilibre mental le rire dans la vie. Donc, ils me font rire, me divertissent. Mais leur nudité intéressée m’a également permis d’en découvrir plus sur la culture du tatouage au Brésil.

J’ai sévi dans plus de 30 pays sur les 5 continents et jamais à ce jour n’avais-je visité un pays où les gens sont aussi tatoués qu’au Brésil. Aucune statistique officielle à fournir, juste une observation générale. Une journée sans voir de tatoos, c’est impossible. Et évidemment, quand on est à proximité de la plage entre des chesses à l’air, on en voit encore plus. Et quand je parle de tatouage, je parle de tatouage des ligues majeures. Pour la plupart, on est loin du petit tatoo discret du caractère chinois de la chance ou un « je t’aime Carole » avec un ti-cœur rouge… Ici, on joue plus dans le tatoo qui fait un bras, une jambe ou le dos au grand complet. Tu regardes le tattoo et tu as l’impression de lire les deux tomes du Comte de Monte-Cristo.

Et idéalement pas juste en noir, on joue plus dans la palette de peinture Sico au grand complet. Dimanche dernier, un douche arborait un tattoo à dominance jaune et bleu pour fitter avec ses chaussures de course… jaunes et bleues… Un douche concept, c’est tellement attendrissant… On voudrait l’adopter…

Toujours dimanche dernier, curiosité piquée comme toujours, j’ai chevauché un de ces appareils, libre de douche, pour le tester et voir si une soudaine envie de me boire des shakes et de me caresser les pecs allait me prendre. J’adore le concept de pouvoir faire des exercices en bordure de la plage, ça incite les résidents à faire du sport et à bouger, concept qui m’est cher. Mais soyez rassurés, nul danger que je me métamorphose, je vais continuer à faire ces exercices en t-shirt du haut de mes 155 livres pas de muscles tout en continuant à analyser, avec mon œil d’anthropologue, le comportement de mes nouveaux amis.





mardi 9 juillet 2013

Sven et le phallus de Lapa




Vendredi soir, 22h00. Seul, je déambule dans la pénombre à peine glauque du bairro Gloria, en direction de ce paradis nocturne que je sens à portée de main, celui des plaisirs alcoolisés du bairro de Lapa, haut lieu de la culture délétère findesemainesque de Rio.

À l’ombre de ses célèbres arches blanches, Lapa, un vendredi, c’est rien de moins qu’un passage obligé à Rio. Oui, chers gringos, il existe une vie en dehors de Copacabana…

J’entends déjà la musique résonner au loin, je salive déjà en sentant ces cervejas, ces caipirinhas, ces cachaças… Mais avant de pouvoir vivre pleinement le moment, je dois traverser ces rues qui m’ont pas l’air safe pour deux cennes.

Dans le coin gauche… Une cour de garage asphaltée avec 28 gros méchants loups, avec « guerre de gangs » tatoués dans la face, s’échangeant un 26 onces d’une quelconque boisson fort probablement frelatée entre une rue avec aucun poteau de lumière et un pâté de maisons avec des maisons possédant plus de graffitis que de fenêtres.

Dans le coin droit… Une pas lire lignée de « gars pas là » jasant entre eux dans un langage parallèle autour de leurs uniques possessions : sac à dos contenant la totalité de leur garde-robe et sac de couchage. Au moins 10 sac-à-sac (je reviendrai sur le phénomène de l’itinérance à Rio dans un autre billet).

La fin des horreurs de trottoir? Non, diantre! Que vois-je devant moi??? Frayeur pour mes chastes yeux!!! Des péripatéticiennes!!! Chance pour moi, ce spectacle ne s’étalera que sur quelques mètres, une vingtaine de spécialistes des plaisirs zinterdits. Mais ouf, quelle intensité. Et, Dieu, pardonne-moi car j’ai pêché… oui, j’avoue avoir regardé la chair de ces brebis égarées. Mais vous comprendrez, Monsieur Dieu, que c’était pour comprendre la culture brésilienne que j’ai posé les yeux sur ces brebis.

Côté tenue, ça ressemble pas mal à nos professionnelles à nous. Sauf deux… qui avait une stratégie marketing tout autre… Au lieu de s’affubler de la traditionnelle robe moulante à ras l’affaire, on y est ici allé de manière encore plus explicite : direct en bikini brésilien, pas de tataouinage. What you see is what you get! Et croyez-moi qu’il y a déjà pas mal de « seeer » avant de « getter ». Dans les cas présents, côté couverture de tissu, imaginez la grosseur du triangle d’un « La vache qui rit », et ce, pour les quatre zones à couvrir, ça vous donnera une bonne petite idée… Bref, excellente pub pour le chirurgien plastique qui a réalisé ces kits à 20 000 (10k pour le haut-avant et 10k pour le bas-arrière).

Après avoir survécu tant bien que mal à ces assauts de surplus de peau, je touchais dorénavant presqu’au but : Lapa!

Les arches, blanches et hautes, enfin devant moi, surplombant une intense faune nocturne : des bars partout sur ma gauche, avec des terrasses débordant dans la rue, des vendeurs de shooters ambulants se déplaçant d’un bar à l’autre la bouteille bien haute dans une main, les verres de plastique dans l’autre, l’allée piétonnière du milieu de la rue noire de kiosques itinérants de bouffes de toutes sortes et de… non… vous ne devinerez jamais… encore plus d'alcool…

Et je n’ai pas encore marché sous les arches. Avant les arches, c’était seulement la mise en bouche… le gros de la fiesta est de l’autre côté!

Une autre vague frappe : deux rues remplies de bars… à perte de vue, des terrasses pleines, qui débordent sur les trottoirs, qui débordent dans les rues, bouchées par une mer jaune de taxis. La rhapsodie des klaxons se mêle à la musique crachée à l’extérieur par les innombrables boîtes de nuit et au grondement vocal de milliers de fêtards… quel prodigieux capharnaüm sonore!

Je dois maintenant retrouver mes compagnons de soirée. Malheureusement, la technologie cellulaire nous a abandonnés! Faudra me fier à mes yeux. Bonne chance en ta… Aucune idée à l’extérieur de quel bar ils sont, mon regard Robocop estime une foule de 5000 personnes et on retrouve des bars sur plus de 500 mètres. Bon chan, champion!

Et c’est exactement à ce moment, alors que mes yeux étaient le plus sensibles et vulnérables aux stimulis extérieurs, en raison de la circonstance exceptionnelle, qu’ils furent attaqués comme jamais ils ne l’avaient été auparavant. Par une vision d’horreur pouvant faire fondre l’iris oculaire de Superman. Tel un chevreuil apercevant des phares de voiture en traversant l’autoroute, j’ai figé et été frappé de plein fouet.

Séant à quelques pieds devant moi… un she-male des temps modernes (ne vous inquiétez, ce n’est pas la simple vue d’un she-male qui me turlupina, ça m’en prend plus que ça). Une brute de 6 pieds, 5 pouces, 240 livres, les épaules larges comme une nageuse est-allemande, la peau bien foncée… les poings sur les hanches, les jambes écartées à la He-Man. Portant une robe bien relevée. Pas relevée comme dans un tartare bien relevé, relevée dans le sens littéraire du terme. Relevée comme dans pas baissée, relevée à la même hauteur que les poings sur les hanches. Encore une fois, ici, rien de stressant… un gars-fille a bien le droit de s’aérer l’entrejambe après un peu d’exercice.

Le problème ici étant que l’hurluberlu en question avait omis de s’équiper d’un quelconque sous-vêtement. Si vous n’avez pas une mémoire à trop court terme, vous vous souvenez que j’ai fait mention d’un she-male dans le précédant paragraphe. Et ça a quoi entre les deux jambes, un she-male? Une queue! Une belle grand queue! Perso, je m’étais dit que la première fois que je verrais la même personne arborant et exhibant fièrement seins et pénis, ce serait probablement en train de commander un pad-thaï dans un resto pas trop légit de fond de ruelle de Bangkok. Pas un vendredi soir à Rio de Janeiro, dehors, au vu et au su de tout le monde, en position He-Man la robe relevée sur le coin de rue le plus passant de Lapa.

En fait, non, je vous ai menti un peu. C’est faux d’écrire que Madame (ou Monsieur, c’est selon) avait la graine à l’air. Parce que notre ami avait habillé son précieux… hé oui, vous avez fait la bonne déduction; He-Man nous exhibait son phallus portant un condom! Je veux bien croire que sortir à Lapa, ce n’est pas tout à fait comme aller au Parc Safari nourrir de girafes avec les enfants… mais Ginette sacrament! L’histoire ne dit toutefois pas la situation dudit caoutchouc. S’agissait-il d’un usagé ayant servi quelques minutes auparavant et tenant toujours en raison d’un oubli de son propriétaire en mode semi? S’agissait-il d’un nouvel abri Tempo à peine déroulé par un propriétaire chassant déjà le prochain client? Suis curieux dans la vie. Mais à ce moment, je me suis senti rempli d’une incroyable vacuité! Suis demeuré à quelques mètres de She-Man tout en poursuivant mon chemin à la recherche de mes amis, vastement troublé par ce tableau surréel.

Après d’intenses flash-back de peur dignes de Platoon et de nombreuses divagations et d’hallucination du phallus habillé me pourchassant, je réussis finalement à trouver mes comparses et à expulser le méchant en leur racontant cette folle péripétie. Vite un caïpi, vite un deuxième. En temps normal, deux caïpi, ça fait la job. Mais là, je requisite un truc pas mal plus fort. Aubergiste,  me dar algo mais forte por favor! Il me sort un drink à base de cachaça : ça, ça va te remettre sur le piton, champion! Un truc blanc laiteux. Blanc laiteux, sérieux? J’ai-tu la face de quelqu’un qui veut boire du blanc laiteux maintenant?

Le mal devra passer d’une autre manière.
-        --- Bonsoir, madame!
-        --- Aïe caramba, très bonsoir, madame!
-         --- Allllôôôôôôô… mes plus beaux hommages, madame!

Finalement, ça va mieux tout d’un coup… Temps de bouger du trottoir et d’aller clubber, comme le dit si bien cette expression horrible… Temps de repasser devant le lieu de toutes les horreurs… Nooooooonnnnnn!!!! Are you f**$*#&@@?* kidding me??? T’es toujours là, le sac à l’air??? Ginette sacrament! Ça fait une demi-heure que je suis passé devant toi. Et t’es toujours là en train de t’exhiber le lunch en position He-Man.

Vite une boîte de nuit au PC! On trouve, on fait la queue à l’extérieur (todoumtissss!), on entre, on boit, on fait tchikaboum, tchikaboum, tchikaboum… On ressort deux heures plus tard, mais j’ai toujours peur d’un jamais deux sans trois… On fait bien attention pour ne pas repasser à l’intersection de She-Man. Je ne retournerai pas dans son antre…

Direction sous les arches. Le lieu devrait être plus sûr. Plus de fêtards en plein air, plus de vendeurs, plus de musiciens et, surtout, plus de policiers. Je fais quand même quelques 360 de la tête, question de m’assurer que la graine ne me suit pas…  je commence à paranoyer un sérieux temps.

Rien à l’horizon, je peux maintenant profiter pleinement du spectacle… un orchestre improvisé, environ 30 personnes pour autant de percussions, un rythme d’enfer et incessant, un son pesant, une harmonie spontanée, le tout doublé d’une chorale magnétiquement sublime, directement sous les blanches arches de Lapa pendant que j’avale deux énormes brochettes de poulet enrobées de farofa (un classique culinaire local!)… Une cadence impétueuse qui ne ralentira jamais pendant plus de 30 minutes, une scène normale d’un vendredi soir parmi tant d’autre, une intensité donnant des frissons… imaginez pendant le carnaval!!!

Le temps d’un instant, j’avais oublié la verge de She-Man. Mais la peur reprit en retournant vers la maison, et vers le dividu en question. J’avance, rien à gauche, rien à droite. Je repasse devant la scène du crime, rien à gauche, rien à droite.  Quelques mètres plus loin, sur une rue perpendiculaire, je l’aperçois de dos… marchant main dans la main avec un homme portant chemise et jeans. Sa stratégie avait manifestement fonctionné. Portait-il encore un condom? Difficile à dire, il avait enfin baissé sa robe et caché son phallus...

Je pouvais enfin dormir en paix!

PS : question à ne pas me demander… t’as pas de photo du dividu en question?